Publié

IAM sort un 7e - et dernier? - album qui manque de mordant et d'identité

Akhenaton et Shurik'n, les deux MC's d'IAM. [Pierre Andrieu]
Akhenaton et Shurik'n, les deux MC's d'IAM. - [Pierre Andrieu]
Les vétérans du rap français surfent sur le succès d'"Arts Martiens" avec "...IAM", alors que Mogwai poursuit sa mue tranquille dans "Rave Tapes". "Join the Dots" confirme le talent psychédélique de TOY.

De sa formation en 1989 à aujourd'hui, IAM a traversé l'histoire du rap français. Leur 7e album, "...IAM", est sorti en novembre dernier, moins de huit mois après le très réussi "Arts Martiens".

Enregistré en même temps que le précédent, ce disque est en quelque sorte son "frère jumeau". Composé de 16 morceaux écartés dans un premier temps, il raconte "la même histoire", mais version "plus hardcore", dixit Akhenaton.

Après "...IAM, un avenir indépendant?

Cet album pourrait être le dernier, affirment les Marseillais qui, touchés par la crise de l'industrie du disque malgré leur statut de légendes, peinent à renouveler leur contrat avec Def Jam.

Quatre extraits de "...IAM":

Que penser de ce dernier opus, alors? "...IAM", malheureusement, ne restera pas dans les annales du rap français. Beaucoup de titres, mais bien peu de perles dans cet album sorti sans doute pour surfer sur le succès du précédent.

"CQFD", qui évoque la violence physique et sociale de l'époque, ou "Médailles", éloge de l'humilité, sont à la hauteur de la renommée du groupe. "Géométrie de l'ennui", sur les difficultés des jeunes de banlieue, sort aussi du lot.

Mais dans son ensemble, l'album, malgré des instrus mordantes, n'a aucune identité propre et manque cruellement de mordant. Vivement la "Renaissance" d'IAM! En production indépendante?

Mogwai, ou la transition en douceur

Les Ecossais de Mogwai font figure de dinosaures du post-rock. En près de 20 ans de carrière et 8 albums, les cinq musiciens de Glasgow sont devenus les maîtres du genre, à l'instar de leurs congénères Tortoise, Mono ou Sigur Rós.

Tout en construisant un répertoire cohérent, Mogwai n'a toutefois pas cessé d'évoluer: les arrangements complexes sont devenus plus fluides, les guitares ont perdu un peu de leur saturation, les synthés ont pris plus de place.

"Rave Tapes", dernier album en date de Mogwai, poursuit cette transition en douceur: des morceaux moins progressifs, plus bruts, plus courts aussi.

Intense, éthéré, planant

Mogwai nous a habitués aux chansons-fleuves, mais aucun des dix titres de ce nouvel album n'entre dans cette catégorie. Premier extrait sorti en octobre dernier, "Remurdered" est celui qui se rapproche le plus de cela: une longue progression pour un titre lancinant de 6 minutes 25.

Décrire "Rave Tapes", c'est multiplier les qualificatifs: intense et mélodieux ("Hexon Bogon"), éthéré ("Blues Hour", presque une "vraie" chanson) ou planant ("The Lord is Out of Control", ou quand synthé et vocoder nous ensorcellent).

Parfait, enfin: c'est "Master Card" et ses riffs de guitares stratifiés. Un titre qui, à lui tout seul, rachète les rares faux pas du disque.

TOY, du rock psyché à la sauce pop

Débarqué il y a un peu plus d'une année dans le petit monde du rock psychédélique, TOY sort déjà son deuxième disque, "Join the Dots". Les cinq musiciens londoniens reprennent les mêmes ingrédients, mais améliorent la recette.

"Join the Dots" s'ouvre sur un superbe morceau instrumental de 7 minutes au rythme obsédant. Les deux titres suivants, qui sonnent plus pop, possèdent une jolie énergie, mais rien de plus.

"Join the Dots", "Endlessly" et surtout "Fall Out of Love": TOY monte ensuite heureusement le niveau. Guitares, percussions, clavier et chant s'accordent parfaitement. C'est l'heure de danser!

Didier Kottelat

Publié

Les prochaines sorties

Mogwai, "Rave Tapes" (20 janvier)

Rifles, "None the Wisher" (24 janvier 2014)

Mike Oldfield, "Man on the rocks" (24 janvier)

Ira May", "Spell" (24 janvier)

You Me At Six, "Cavalier Youth" (24 janvier)

Gaslight Anthem, "B-Sides" (24 janvier)

Blondie, "Ghosts Of Download" (24 janvier)

Viktor & The Blood", "Apocalypse right now" (24 janvier)

Sophie Ellis-Bextor, "Wanderlust" (27 janvier)

Angélique Kidjo, "Eve" (28 janvier)

You Me At Six, "Cavalier Youth" (28 janvier)

Suzanne Vega, "Tales from the realm of the queen of pen" (31 janvier)

Katy B, "Little Red" (31 janvier)

Azealia Banks, "Broke with expensive taste" (premier semestre)

Lisa Stansfield, "Seven" (février?)

Maximo Park, "Too much Information" (février?)

Beck, "Morning Phase" (14 février)

Sean Paul, "Full Frequency" (14 février)

Jezabels, "Brink" (17 février)

The Fray, "Helios" (21 février)

Amel Bent: "Instinct" (24 février)

Neneh Cherry, "Blank Project" (28 février)

Kaiser Chiefs, "Education Education Education & War" (28 mars)

L'info musique de la semaine

Rose Fostanes, une Philippine de 47 ans vivant en Israël depuis six ans, a remporté mardi soir la finale de la première édition israélienne de l'émission musicale X Factor, provoquant des scènes de joie dans son pays.

Le destin de cette ancienne femme de ménage, devenue assistante de vie pour personnes âgées en Israël, est comparé par les médias israéliens à une version moderne de Cendrillon.

Mais son carrosse pourrait se transformer en citrouille, les services d'immigration ayant annoncé qu'elle ne pourrait pas se lancer dans une carrière de chanteuse en Israël car son visa de travail ne lui a été délivré que comme assistante de vie.

Rose Fostanes, une lesbienne affichée qui ne parle pas hébreu, avait fait sensation depuis le début de l'émission par son profil original.

Les Philippins la compare à Susan Boyle, chômeuse écossaise célibataire et boulotte, dont le coffre vocal a captivé des centaines de millions de téléspectateurs dans l'émission "Britain's Got Talent" en 2009.