Publié

Un esclave, les adieux de Miyazaki et l'EPFL à la Une des cinémas

Solomon Northup dans sa plantation de coton. [Tobis Film]
Solomon Northup dans sa plantation de coton. - [Tobis Film]
Un long-métrage sur l'esclavage favori dans la course aux Oscars, les adieux du maître de l'animation japonais Hayao Miyazaki et un thriller psychologique en partie tourné à l'EPFL font l'actu ciné de la semaine.

Porté aux nues par la critique et favori dans la course aux Oscars avec neuf nominations, "12 years a slave" plonge le spectateur dans la dureté du 19e siècle américain, quand l'esclavage était la règle dans une partie du pays.

Après s'être intéressé aux heurts nord-irlandais ("Hunger") et à l'addiction au sexe ("Shame"), le Britannique Steve McQueen sort un 3e film majeur, qui devrait le faire définitivement sortir de l'ombre de son homonyme aux yeux bleus.

Ce long-métrage narre la vie de Solomon Northup, un violoniste noir célébré à New York mais enlevé et vendu comme esclave dans une plantation de coton.

Des acteurs habitués aux seconds rôles

Tiré des mémoires du vrai Solomon, "12 years a slave" évoque avec gravité les injustices et maltraitances vécues par les esclaves et l'âpre reconquête de leur liberté. Avec un souci de vérité qui fait revivre la Louisiane de 1840.

Si Brad Pitt joue un personnage secondaire en plus de produire le film, les acteurs principaux sont eux plutôt habitués aux seconds rôles au cinéma.

Les performances du héros Solomon (Chiwetel Ejiofor, déjà vu dans "Salt" ou  "American Gangsters") et de son cruel bourreau Epps ("Michael Fassbender", "Inglourious Basterds" et "Prometheus") sont néanmoins unanimement saluées.

"12 years a slave", la bande-annonce

L'ultime voyage du poète Miyazaki

A la fois héritier de Victor Hugo et de Vincent Van Gogh, Hayao Miyazaki tire sa révérence. Le pape de l'animation japonaise a décidé d'offrir à ses nombreux fans une dernière oeuvre avant une retraite bien méritée, à 73 ans.

Bourreau de travail, poète inclassable et narrateur visionnaire, Miyazaki est adulé au Japon et adoré partout dans le monde grâce à 11 long-métrages géniaux.

"Le vent se lève" se veut toutefois plus réaliste que les envolées oniriques et fantastiques des chefs-d'oeuvre du Nippon que sont notamment "Princesse Mononoké", "Le château ambulant" ou "Le voyage de Chihiro".

Une plongée dans la tradition nippone

"Le vent se lève" s'intéresse à la vie de Jiro Horikoshi, un Japonais connu dans les années 1920 pour avoir conçu une des armes de guerre phares du pays, le fameux chasseur bombardier A6M.

Des moments insouciants, comme la jeunesse de Jiro et sa rencontre avec son amour Naoko, on passe à des moments tragiques, comme la guerre, la tuberculose et surtout la saisissante scène du séisme qui a ravagé Tokyo en 1923.

Ce film tout en finesse passe en revue l'histoire du Japon mais aussi ses traditions et son aura si particulière, comme une sorte d'adieu du maître, une fin en beauté. Bon vent, Hayao-san!

"Le vent se lève", la bande-annonce

Séduction et crime parfait à l'EPFL

Co-produit par la RTS et en partie tourné en Suisse, notamment dans le décor vitré du Learning Center de l'EPFL, "L'amour est un crime parfait" est un film français résolument tourné vers les blanches contrées helvétiques.

Ce long-métrage des frères Arnaud et Jean-Marie Larrieu ("Peindre ou faire l'amour", "Les derniers jours du monde") met en scène Marc, un prof de littérature qui enseigne autant l'art de l'écriture que l'art de la coucherie.

Marc aligne les flirts avec ses étudiantes jusqu'au jour où l'une d'elles disparaît. S'ensuit un thriller psychologique pour en savoir davantage.

Adaptation inconfortable de Philippe Djian

Plus qu'un scénario policier, "L'amour est un crime parfait", qui est tiré du roman de Philippe Djian "Incidences", met en place une ambiance mystérieuse dans un décor neigeux et froid.

Marc semble aussi perdu que machiavélique, interprété par un Mathieu Amalric qui prouve son éclectisme (méchant dans "Quantum of Solace", paralysé dans "Le scaphandre et le papillon").

Face à lui, pour former un inconfortable trio, apparaissent Marianne (Karine Viard), sa soeur déviante, et Anna (Maïwenn), l'étrange belle-mère de la disparue dont il s'amourache. Reste la question: coupable ou non coupable?

Bande-annonce "L’amour est un crime parfait "

 Frédéric Boillat

Publié

Les sorties

Mercredi 22 janvier

MATCH RETOUR de Peter Segal. Avec Sylvester Stallone, Robert de Niro, Kevin Hart

12 YEARS A SLAVE de Steve McQueen. Avec Chiwetel Ejiofor, Michael Fassbender, Benedict Cumberbatch

LE VENT SE LEVE de Hayao Miyazaki. Avec les voix de Hideaki Anno, Miori Takimoto

L'AMOUR EST UN CRIME PARFAIT de Jean-Marie Larrieu. Avec Mathieu Amalric, Karin Viard, Maïwenn

JE FAIS LE MORT de Jean-Paul Salomé. Avec François Damiens, Géraldine Nakache, Lucien Jean-Baptiste

PRET A TOUT de Nicolas Cuche. Avev Max Boublil, Aïssa Maïga, Patrick Timsit

A TOUCH OF SIN de Jia Zhang-Ke. Avec Wu Jian, Baoqiang Wand, Tao Zhao

Mercredi 29 janvier

JACK RYAN: SHADOW RECRUIT de Kenneth Brannagh. Avec Kenneth Brannagh, Chris Pine, Kiera Knightley

JACKY AU ROYAUME DES FILLES de Riad Sattouf. Avec Charlotte Gainsbourg, Vincent Lacoste, Michel Hazanavicius

L'ESCALE de Kaveh Bakhtiari

MINUSCULE - VALLEY OF THE LOST ANTS de Thomas Szabo et Hélène Giraud

NYMPHOMANIAC PART 2 de Lars Von Trier Charlotte Gainsbourg, Shia LaBoeuf, Stellan Skarsgard

L'info ciné de la semaine

C'est François Cluzet qui présidera la 39e cérémonie des César, qui aura lieu 28 février au Théâtre du Châtelet à Paris, a fait savoir l’Académie des sciences et techniques du cinéma.

Nommé dix foix depuis 1984 et récompensé en 2007 du César du meilleur acteur pour son rôle "Ne le dis à personne" de Guillaume Canet, l'acteur de 58 ans est un habitué de la cérémonie.

Sa dernière nomination remonte à 2012 pour sa performance dans le film à succès "Intouchables", mais c'est son complice dans ce film à succès, Omar Sy, qui avait été primé.

En 2013, c'est Djamel Debbouze qui avait présidé la cérémonie.