Les Genevois de Stevans sortent un album en "rupture" avec le passé

C'est la "rupture" pour le groupe genevois Stevans. Heureusement pas entre eux, mais une rupture avec leur passé. Adieu pop britannique, bonjour électronique. Adieu rock, bonjour groove.

L'ex-trio devenu quintet, délaisse ses musiques originelles pour des rythmes plus effrénés, type electro-rock ou disco-funk. Seul vestige du rock anglais d'autrefois, des échos de guitare qui allègent l'ensemble.

Il en résulte un condensé de sons des années 70' et 80' mêlés aux rythmes électro actuels. Un mélange qui n'est pas sans rappeler un certain "Get Lucky" de Daft Punk, récemment primé.

Une vodka resservie et trois remixes

Toujours mené par Yvan Franel, Stevans propose dix premiers titres originaux, ou presque. Le groupe remet en effet à sa nouvelle sauce son "Vodka Red Girl" qui avait fait son succès en 2010.

Pour le reste, "Franelizer" ou "Glamorous Nights" sont promis à de belles heures sur les dancefloors, tandis que "Dirty Queen" et "Lost along the way" ralentissent agréablement le rythme.

Pour finir en beauté, "Rupture" offre trois titres remixés par Stéphane Chapelle, Rootwords et Trashbass and Fish Hook. Comme pour montrer l'envie de Stevans de s'ouvrir encore à de nouveaux horizons. On se réjouit.

Le clip de Glamorous Nights:

You Me At Six cherche midi à quatorze heures

Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple? C'est malheureusement ce qu'a dû se dire You Me At Six au moment de préparer son nouveau album "Cavalier Youth", deux ans après la bonne surprise qu'était "Sinners Never Sleep".

Pas que l'album soit mauvais, non. Il se laisse même agréablement écouter, pour autant qu'on se laisse séduire par une musique facile et accessible.

Des choeurs grandiloquents, des riffs de guitare pas assez travaillés et des mélodies trop mélodieuses donnent vraiment l'impression que You Me At Six s'est reposé sur ses lauriers en se contentant de séduire les radios.

Des textes pour adolescentes

On aurait pu espérer que "Cavalier Youth" serait l'album de la maturité pour les cinq jeunes de You Me At Six. Malheureusement, en proposant des textes pétris de bons sentiments, ils donnent l'impression de ne s'adresser qu'à des jeunes adolescentes amoureuses.

"Too Young to feel this old" (trop jeune pour se sentir si vieux) ou "Be Who You Are" (sois toi-même) sont des exemples malheureux de ce style plat.

A moins d'être précisément une adolescente amoureuse, mieux vaut donc passer son chemin, en espérant que You Me At Six retrouvera le punch et la fraîcheur qui avaient fait son succès.

Le clip de Fresh Start Fever:

Sophie Ellis-Bextor change de direction

Ouf, on peut à nouveau croire en Sophie Ellis-Bextor. Son dernier album "Wanderlust" confirme enfin les espoirs placés (trop vite?) en elle au début de sa carrière. Pour une fois, la jeune Britannique ne cherche plus à se formater aux autres, mais reste elle-même.

Adieu donc la pin-up indie du groupe The Audience ou la top-model refoulée presque mal à l'aise de s'entendre sur les pistes de danse des bars branchés.

Dans "Wanderlust", SEB laisse éclater sa voix dans des chansons colorées et mélodieuses avec une évolution dans le rythme et la puissance qui n'est pas sans rappeler quelques BO de cinéma.

Ballade sentimentale et balalaïka

"Wanderlust" ouvre sur "Birth of an Empire" une ballade sentimentale aux instruments (violons, piano, guitare) qui créent immédiatement une atmosphère d'aventures, rapport aux accents orientaux de certains passages.

Cette impression se confirme avec les excellents "Young Blood" à la mélancolie réfléchie ou "13 Little Dolls" aux rythmes effrénés de... balalaïka!

Dans son nouvel album, Sophie Ellis Bextor parvient donc à trouver l'alchimie entre un renouvellement bienvenu de son répertoire et un maintien de ses valeurs sûres (comme la ligne de guitare de "Wrong Side of the Sun").

Le clip de Young Blood:

Victorien Kissling