Le réalisateur des "Bronzés" s’essaie à la romance avec "Une Promesse"

Le réalisateur français Patrice Leconte signe à 66 ans son premier film en anglais, "Une promesse", tiré d'une nouvelle de Stefan Zweig, "Le Voyage dans le passé", une corde de plus à l'arc du cinéaste des "Bronzés".

Le cinéaste aime en effet passer d’un genre à l’autre pour être sûr de "ne pas s’endormir". "Quand on creuse toujours le même sillon, on finit par ronronner", affirme-t-il à la presse.

Avec ce 28e long-métrage, il plonge dans le désir, l’absence et l’espoir dans une ambiance de bourgeoisie allemande, sublimée par une magnifique photographie, où les silences sont tout aussi importants que les mots.

Triangle amoureux sur fond de guerre

Allemagne, 1912. Un jeune diplômé (Richard Madden, le visage de Robb Stark dans "Game of Thrones"), devient le secrétaire particulier d’un patron d’une usine de sidérurgie (interprété par Alan Rickman).

Vieux et malade, l'homme invite son employé à séjourner chez lui pour travailler. Le jeune Friedrich Zeitz y rencontre la femme du patron (Rebecca Hall) et en tombe éperdument amoureux.

Dans le huis-clos de la demeure, couve cette passion secrète lorsque le jeune homme se voit envoyé en mission au Mexique. A son départ, les deux amoureux se promettent de se retrouver deux ans plus tard, mais la guerre éclate...

"Tante Hilda", une fable écologique

Dans le style artisanal des dessins animés à la main, le long-métrage de Jacques-Rémy Girerd et Benoît Chieux (studio Folimage) propose une réflexion sur la préservation de l’environnement pour les grands et les petits dès 6 ans.

Tante Hilda, amoureuse de la nature, conserve dans son musée végétal des milliers de plantes du monde entier. Beaucoup sont en voie de disparition.

Mais une nouvelle céréale mise au point par des industriels, qui se cultive avec si peu d'eau et sans engrais, semble pouvoir mettre un terme à la faim dans le monde. Sauf qu'elle va se révéler plus qu'envahissante.

Une lecture trop négative des OGM?

Drôle et engagée, cette fable écologique dessinée sur papier, image par image, a pour objectif de faire réfléchir les spectateurs sur les enjeux de la biodiversité et de la culture OGM.

Mais elle suscite déjà la polémique, certains accusant le film de vouloir convertir les plus jeunes au militantisme écologique par une lecture simpliste et négative de la culture des OGM.

Si les personnages truculents aux traits minimalistes et à l’aquarelle exquise peuvent en effet sembler un peu manichéens, ils ont au moins le mérite de lancer le débat en famille sur des questions essentielles pour la planète.

L'absurdité de notre condition sociale

Premier long-métrage de fiction du jeune Mexicain José Luis Valle, "Workers" plonge dans le monde absurde et inégalitaire du travail. Son art du récit et de la mise en scène fascine.

Rafael est balayeur depuis 30 ans dans une usine d'ampoules électriques. A sa retraite, il apprend qu'il n'aura aucune pension car il est immigrant. Sa femme Lydia travaille comme employée de maison pour une vieille mexicaine fortunée qui n'a d'yeux que pour son chien, Princesse, à qui elle lègue toute sa fortune à sa mort.

Touchant et humaniste, ce récit propose une critique sociale teintée d'humour noir et dénonce avec justesse l'absurdité du quotidien de nos deux héros.

La bande-annonce de "Workers"

La marche vers la justice de l’Inde

Ils sont cent mille en marche, paysans sans terre et adivasi, les aborigènes de l’Inde. L’extraction massive des richesses du sol, l’apparition de plantations et la construction d’infrastructures les ont chassés de leurs terres.

En 2012, leur marche de protestation les mène de Gwalior à Delhi, 400 kilomètres plus loin. Le réalisateur suisso-indien Kamal Musale et le Zurichois Christophe Schaub ont suivi leur périple et le restitue dans "Millions can walk".

Comment lutter pour ses droits sans violence? Avec ce questionnement hérité de Gandhi et tout à fait actuel, le documentaire rayonne bien au-delà de l’Inde.

Sophie Badoux