Ray Lamontagne signe une belle réussite avec l'aide de Dan Auerbach

L'Américain Ray Lamontagne reprend sa guitare folk sur un cinquième disque doux, léger et consistant, intitulé "Supernova". Enregistrés par Dan Auerbach, producteur très en vogue et leader des Black Keys, les dix morceaux sont marqués par la présence d'orgues Hammond, comme sur "Lavender", ainsi que de choeurs, à l'instar de "Pick Up A Gun", "Drive-in Movies".

On trouve aussi des riffs de guitares plus rock, propres à Auerbach comme l'atteste le très réussi "Julia". Malgré l'influence évidente du cerveau des Black Keys, "Supernova" reste bel et bien un disque de Lamontagne, marqué par ses compositions subtiles et sa voix suave.

Un retour aux affaires difficile

Dès son premier disque "Trouble", sorti en  2004, Ray Lamontagne a été décrit comme un artiste maudit et torturé. Mal à l'aise face au succès, le musicien a récemment admis avoir voulu abandonner sa guitare après son Grammy Award remporté en 2010 pour l'album "God Willin' & the Creek Don't Rise". "J'avais l'impression d'être mauvais, c'était en train de me tuer", a-t-il confié au magazine Rolling Stone.

C'était sans compter sur Dan Auerbach avec qui le chanteur a cherché à collaborer durant plus de 5 ans, en vain. En ressort une belle énergie positive, à l'image du titre éponyme "Supernova".

Le clip de "Supernova":

Retour (trop) mélancolique pour Eels

Mark Oliver Everett, alias E. et tête pensante des Eels, s'inspire d'une rupture amoureuse pour un onzième album mélancolique et intime, dominé par un sentiment de regret. "The Cautionary Tales of Mark Oliver Everett" dégage une certaine grâce au fil de ses 13 ballades tantôt geignardes ("Gentleman's Choice"), tantôt empruntes d'espoir ("Where I'm Going").

Toutefois, malgré son besoin de se confesser, Everett peine à retenir l'attention de son auditeur, tant ses compositions sont monophones. Seule exception: "Where I'm From" qui rompt avec le sentiment de spleen général.

Des histoires de regret et d'espoir

Avec "The Cautionary Tales of Mark Oliver Everett", c'est une véritable confession que nous livre la tête pensante du groupe de Los Angeles.

En toile de fond, on découvre la rupture amoureuse d'Everett avec une certaine Agatha Chang, une femme "magnifique, aux yeux peinés" qu'il dévoile sur un titre éponyme. A-t-il bien fait de la quitter? Visiblement pas...

C'est seulement vers la fin de l'album, après sa torpeur puis ses regrets, que le chanteur se met à regarder vers l'avenir ("Answers"), avant de terminer sur "Where I'm Going", où tous les espoirs semblent permis.

Le clip de "Mistakes Of My Youth":

Les oiseaux de Satan se dispersent

Le batteur des Foo Fighters, Taylor Hawkins, présente son nouveau projet Birds Of Satan, qui rend hommage au rock des années 1970.

Si la qualité des musiciens participant à l'aventure n'est pas à remettre en question, la qualité des compositions, elle, fait défaut. Jamais mauvais, les morceaux manquent de cohérence. Le titre d'ouverture (de 10 minutes!) pourrait par exemple aisément être découpé en 3 chansons indépendantes tant les parties sont différentes.

Au final, un album éclectique et dispersé, à écouter plusieurs fois pour en comprendre l'esprit.

Ecouter "Thanks For The Line":

Mathieu Henderson