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Les oeuvres du "trésor nazi" de Gurlitt léguées au Kunstmuseum de Berne

Le Kunstmuseum de Berne hérite de Cornelius Gurlitt, décédé hier à Munich
Le Kunstmuseum de Berne hérite de Cornelius Gurlitt, décédé hier à Munich / 19h30 / 2 min. / le 7 mai 2014
Le Musée des beaux-arts de Berne va hériter de la collection de Cornelius Gurlitt, décédé mardi. Parmi les 1400 toiles du collectionneur allemand figurent des oeuvres volées à des juifs sous le nazisme.

Les oeuvres d'art du collectionneur allemand Cornelius Gurlitt, décédé mardi, iront au Kunstmuseum de Berne, a annoncé mercredi le musée.

La collection estimée à plusieurs millions de dollars a été léguée au musée selon la volonté de l'octogénaire. Parmi les toiles découvertes à son domicile figurent certaines oeuvres volées à des juifs sous le nazisme.

Monet, Manet et Picasso

Cornelius Gurlitt aurait demandé à ce que les oeuvres ne soient pas dispersées. Sa collection, héritée de son père, a été acquise pendant la Seconde Guerre mondiale, et a relancé le débat sur la restitution des œuvres d'art volées ou achetées à vil prix par les autorités nazies. Le collectionneur s'était cependant dit prêt à les restituer.

Le parquet allemand avait saisi la collection au début de 2012 dans son appartement de Munich. Celle-ci se compose de centaines d'oeuvres d'art dont des toiles de Claude Monet, Edouard Manet, Chagall, Matisse ou Pablo Picasso.

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L'histoire de la collection

L'histoire de la collection Gurlitt a débuté à la suite d'un banal contrôle d'identité effectué en 2010 dans un train entre l'Allemagne et la Suisse. Les douanes avaient découvert et saisi en 2012 à son domicile de Munich plus de 1'400 toiles parmi lesquelles des Chagall, des Matisse ou des Picasso.

En février 2014, nouvelle révélation. Ce sont 238 toiles qui sont retrouvées dans une maison lui appartenant située à Salzbourg en Autriche.

Ces toiles appartenaient à la base au père de Cornelius Gurlitt, Hildebrand, un célèbre marchand d'art impliqué dans la vente d'œuvres au bénéfice du IIIe Reich et dans le trafic de tableaux à Paris durant l'Occupation. Celui-ci avait prétendu que les tableaux qu'il possédait avaient été détruits dans les bombardements de Dresde en février 1945. Il n'en était rien.

La découverte de ce trésor a braqué les projecteurs sur un vieil homme qui vivait à l'écart du monde, sans couverture sociale, et dont la seule richesse, ses tableaux, côtoyaient des détritus remontant à plusieurs années dans son appartement.

Les experts chargés d'évaluer les toiles ont estimé il y a quelques semaines que plus de 500 d'entre elles pourraient effectivement appartenir à des familles juives.