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Coldplay laisse de marbre avec le minimaliste "Ghost Stories"

La rupture entre le chanteur Chris Martin (à droite) et l'actrice Gwyneth Paltrow a largement influencé l'ambiance de l'album.
La rupture entre le chanteur Chris Martin (à droite) et l'actrice Gwyneth Paltrow a largement influencé l'ambiance de l'album.
Le groupe britannique mené par Chris Martin sort un sixième album ennuyeux alors que le nouveau The Roots réserve quelques belles surprises. Le Breton Yann Tiersen livre un album original et envoûtant.

"Ghost Stories", le sixième album de Coldplay, ressemble à un long fleuve tranquille. Si certains critiques saluent un retour aux sources pour la bande de Chris Martin, on a plutôt l'impression de s'ennuyer ferme.

Trois ans après le carton mondial de "Mylo Xyleto", les Britanniques plongent dans un univers fort différent, onirique et minimaliste à outrance. Au centre, les déboires amoureux du leader du groupe, récemment séparé de l'actrice Gwyneth Paltrow.

On devrait être touché par tous ces arrangements mélancoliques et ces textes introspectifs. Mais ça ne prend pas.

Refrains répétitifs lassants

L'album "Ghost stories" ouvre avec "Always in my head". On y a rendez-vous avec Chris Martin, plus vulnérable que jamais, ses insomnies et ses fantômes omniprésents dans des refrains lents et lancinants, lassants.

Suivent, pour poser l'ambiance contemplative du CD, le grave "Magic", l'indélébile "Ink" ou encore le déchirant "True love" où le leader de Coldplay supplie l'être aimé de lui dire "je t'aime" quitte à lui mentir...

Finalement, "A sky full of stars", avec DJ Avicii, sauve l'album du désastre et achève de nous convaincre qu'on préfère Chris Martin heureux.

Le clip de "Magic":

L'album surprise de The Roots

Groupe à part sur la planète hip hop, The Roots offre avec "And then you shoot your cousin" un onzième album agréable, fidèle à ce que le combo de Philadelphie a fait de mieux, mêlant rap, jazz, funk et black music.

Pour ses 27 ans, trois ans après le génial "Undun", la bande menée par Questlove et Black Thought revient entourée d'une cohorte d'invités. interroger la communauté noire américaine sur ses travers dans un pays qui doute.

Conte désenchanté, l'album ouvre avec un élégant titre de Nina Simone sur l'âpreté du quotidien et continue dans un habile mélange de style.

La part belle à l'expérimentation

L'album "And then you shoot my cousin" comporte plusieurs types de morceaux. "When people cheer" ou "Understand", le premier single révélé de l'album, aux sonorités très rap sont les deux morceaux les plus vifs de l'album.

Dans le reste de l'opus, The Roots laisse la part belle aux arrangements pop, aux mouvements lents et à l'inattendu. Comme avec "The Devil", un morceau de 40 secondes chanté a capella ou l'angoissant "Dies Irae".

"The Coming" accorde une large place au piano et à la voix profonde de Mercedes Martinez alors que "Tomorrow" ponctue à merveille un album réussi.

Ecoutez "Understand":

Yann Tiersen envoûte à l'infini

Le Breton, qui ne cesse de se remettre en question depuis le phénoménal succès d'Amélie Poulain, dont il a signé la bande originale, sort "Infinity", son 8e album, sous le signe du 8, l'infini.

Enregistrés l'Islande et Ouessant, les dix titres de l'album ont été enregistrés en breton ("Ar Maen Bidan"), en islandais ou en anglais, à l'instar de "Meteorites" avec Aidan John Moffat. Côté musique, Yann Tiersen fait la part belle aux boîtes à musique et aux synthés qui transportent vers ailleurs.

Le tout donne un album empreint d'air du large et de vent du nord, minéral et électrique, original.

Le concert secret à Ouessant:

Le concert secret de Yann Tiersen

Juliette Galeazzi

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Les prochaines sorties

Coldplay, "Ghost Stories" (16 mai)

Dirty Loops, "Loopfield" (16 mai)

Joan Osborne, "Love and Hate" (16 mai)

Yann Tiersen, "Infinity" (19 mai)

The Roots, "And Then You Shoot Your Cousin" (19 mai)

Sarah McLachlan, "Shine On" (23 mai)

Archive, "Axiom" (23 mai)

Sébastien Tellier, "L'Aventura" (23 mai)

Neil Young, "A Letter Home" (23 mai)

50 Cent, "Animal Ambition" (30 mai)

Jack White, "Lazaretto" (6 juin)

Uriah Heep, "Outsider" (6 juin)

The Antlers, "Familiars" (16 juin)

Lana Del Rey, "Ultraviolence" (23 juin)

L'info musicale de la semaine

L'artiste français Woodkid a épaté le public du Grand Journal de Canal+ mardi 13 mai avec une performance en "réalité augmentée".

L'homme aux multiples casquettes, qui a réalisé l'affiche 3D du prochain Montreux Jazz Festival, a interprété son titre "Run boy run" en live, tout en étant modélisé directement en 3D avec des caméras à 180 degrés autour de lui.

Le résultat, un mélange de motion capture et d'images réelles, forme une prestation composée en quatre dimensions qui a bluffé téléspectateurs et internautes.

Le premier live 4D, c’est celui de @Woodkid au #LGJ et c'est à revoir dès maintenant ! http://t.co/psYJ80S3Yt pic.twitter.com/pQ60Ipy52v

— Le Grand Journal (@GrdJournal) 13 Mai 2014