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Kate Tempest, une conteuse contemporaine au flow endiablé

Kate Tempest, 27 ans, est une véritable poète. En 2012, elle a gagné un important prix en Grande-Bretagne et elle a également travaillé avec la "Royal Shakespeare Company". [©BigDadaRecords]
Kate Tempest, 27 ans, est une véritable poète. En 2012, elle a gagné le prix Ted Hughes en Grande-Bretagne et elle a également travaillé avec la "Royal Shakespeare Company". - [©BigDadaRecords]
La Londonienne Kate Tempest livre une tempête de mots ciselés sous forme de fable avec "Everybody Down", le chanteur folk Conor Oberst nous emmène dans sa mélancolie alors que Neil Young retrouve une sonorité des années 1950.

Les quartiers populaires de Londres, l'odeur des fish & chips, les murs de briques rouges et les jeunes gangsters désarmés devant l'injustice de la vie. Kate Tempest, 27 ans, conte ces histoires avec brio : celles des virées entre potes, des familles à problème et des deals de drogue qui tournent mal. Le tout avec un flow à couper le souffle.

Son premier album solo "Everybody Down" est une fable moderne qui parle d'amour, de tragédie et de rédemption.

Récipiendaire du prix de poésie Ted Hughes en 2012 pour son recueil "Brand New Ancients", la jeune femme est bien plus qu'une simple rappeuse. Son style rappelle à bien des égards le hip-hop old style du slameur de Birmingham Mike Skinner dans "The Streets".

Des anti-héros sur des beats graves

Avec "Everybody Down", produit par Dan Carey (Lily Allen, Franz Ferdinand ou Bat for Lashes), Kate Tempest démontre sa facilité à jouer avec le langage et à raconter des histoires.  Différents personnages apparaissent ainsi tout au long des douze titres de l'album.

Sur des samples de guitare (Lonely Daze) ou disco (The Beigeness), des beats graves et répétitifs (The Heist), donnant un sens de l'urgence du propos, les mots coulent sur Becky, Harry ou Pete, anti-héros des quartiers du sud de Londres.

Kate Tempest croit même au "Happy End" pour clore son album, même si ce n'est pas forcément celui qu'on imagine.

Voir le clip de "The Beigeness":

Conor Oberst, chantre folk mélancolique

Maître de la chanson mélancolique, Conor Oberst, chanteur folk américain de 34 ans et leader du groupe "Bright Eyes" pendant plus de quinze ans, revient à ses débuts avec "Upside Down Mountain", un album solo intimiste.

La voix nasillarde, légèrement tremblante, se pose sur une instrumentation très travaillée, mais qui ne recèle toutefois que peu de surprise.

On se laisse bercer par la mélodie des regrets (Time to regret), le regard touchant que pose le chanteur sur son passé et ses relations familiales (You are your mothers' child) ou ses erreurs passées (Double life).

Entre bonnes trouvailles et monotonie

A l'âge de 19 ans, Conor Oberst composait les chansons de "Fevers & Mirrors" (2000), qui reste son chef d'oeuvre artistique. Des textes d'une profondeur épatante, qu'il semble avoir en partie retrouvés sur "Upside Down Mountain".

On glisse parmi les treize titres comme dans un rêve, entre pop folk et country, parfois entraînante, parfois lancinante. Un trop plein de nostalgie qui englue toutefois peu à peu l'album.

Si certains titres manquent cruellement d'originalité ("Zigzagging toward the light"), d'autres le sauvent clairement ("Governor's Ball", "Artifact#1" ou "Desert Island Questionnaire").

La chanson "Double Life" en live:

Un album "retro-tech" pour Neil Young

C'est une curiosité musicale qu'on ne devrait pouvoir écouter que sur vinyle: le nouvel album de Neil Young, "A Letter Home", produit par Jack White ("The White Stripes"), a été enregistré dans une cabine d'enregistrement minute, le Voice-o-Graph, datant de 1947.

L'album se compose de reprises, morceaux favoris de la légende folk de 68 ans. On retrouve ainsi Bob Dylan ("Girl from the North Country"), Willie Nelson ("On the Road Again") ou Bruce Springsteen ("My Hometown").

Un retour aux sources qui agace assez vite nos oreilles habituées aux sonorités léchées du XXIe siècle.

Voir la vidéo de Neil Young enregistrant "Needle of Death" dans le Voice-o-Graph:

Sophie Badoux

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Les sorties récentes

Kate Tempest, "Everybody Down" (19 mai)

Conor Oberst, "Upside Down Mountain" (19 mai)

Sarah McLachlan, "Shine On" (23 mai)

Archive, "Axiom" (23 mai)

Sébastien Tellier, "L'Aventura" (23 mai)

Neil Young, "A Letter Home" (23 mai)

50 Cent, "Animal Ambition" (30 mai)

Jack White, "Lazaretto" (6 juin)

Uriah Heep, "Outsider" (6 juin)

The Antlers, "Familiars" (16 juin)

Lana Del Rey, "Ultraviolence" (23 juin)

L'info musicale de la semaine

L'acteur britannique Christopher Lee, qui a incarné Dracula pas moins de dix fois au cinéma, a annoncé mardi dernier la sortie de son nouvel album de heavy metal: "Metal Knight". L'acteur fêtait le jour même ses 92 ans.

Il a déjà enregistré plusieurs albums de heavy metal, un style de musique en adéquation avec l'univers des films d'horreur dans lesquels il a joué. "J'associe le heavy metal avec le fantastique car la musique déploie une puissance formidable", a expliqué Christopher Lee, connu pour sa voix retentissante.

Au Golden Gods Awards de 2010, le guitariste de Black Sabbath, Tony Iommi, avait remis à la star du "Seigneurs des anneaux", le prix "Spirit of Metal" pour ses services rendus au heavy metal.

A Noël dernier, l'acteur de "Star Wars" était devenu l'artiste le plus âgé à figurer dans le classement américain des singles pour son titre "Jingle Hell".