Sinead O'Connor s'impose en patronne sur son dixième album

Sinead O'Connor est la patronne. La chanteuse irlandaise annonce la couleur avec un dixième opus enjoué, intitulé "I'm not bossy, I'm the boss", qui réussit le pari de la diversité.

L'Irlandaise souvent controversée affiche un look surprenant sur la pochette de son album, tout de cuir vêtue, avec une perruque noire. Mais musicalement, la fougue rock ne dure que le temps du single "Take me to church" et de "Voice of my doctor".

Avec son timbre unique, l'artiste reste fidèle à l'univers planant qu'on lui connaît, mais ose des mélodies plus dansantes qu'à l'ordinaire.

Album enjoué et hétérogène

Sur les douze titres de "I'm not bossy, I'm the boss", l'envie de se trémousser prend l'auditeur grâce aux joyeux "Your green jacket", "James Brown" ou encore "Where have you been".

Sur "How about I be me" ou le mélancolique "Streetcars", Sinead O'Connor renoue avec ses fondamentaux. Sans oublier "Vishnu Room" (qui devait à l'origine donner son nom à l'album), où l'on retrouve la part de mystère de tubes tels que "Nothing compares 2 U".

Au final, Sinead O'Connor, sans se réinventer totalement, offre un album hétérogène et séduisant, teinté de quelques notes d'audace.

Marlon Roudette: virage plus sombre

Marlon Roudette, du duo Mattafix, qui avait cartonné avec "Big city life" en 2005, avait su séduire en solo en 2011 avec un premier album et le tube "New Age". Il revient avec "Electric soul", un opus à l'ambiance et aux paroles plus sombres et mélancoliques.

Qualifié d'"electro-R&B", le style de l'album est résolument urbain mais ne délaisse pas pour autant le côté romantique du chanteur britannique.

Ce virage se caractérise par des titres comme "America", "These three hearts" ou le sexy "Body language", dont l'atmosphère est "alourdie" à grand renfort de rythmes électroniques.

Rythmes caribéens, mais sans saveur

Le single "When the beat drops out", mélange doux-amer de rythmes caribéens (d'où Marlon Roudette est originaire) et d'électro, a tout du "hit". On retrouve notamment les notes du steelpan, instrument typique des Caraïbes, dans le sirupeux "Better than me".

Sur les 12 titres de l'album, figurent également plusieurs ballades ("In Luck", "Too much to lose"), sans intérêt notable mais portées par la voix sensuelle de l'artiste.

Pour Malon Roudette, "Electric soul" se veut le disque de la maturité et l'évolution est notable, même si l'ensemble manque un peu de saveur.

Marion Raven: pop légère venue du Nord

Si le nom de la chanteuse norvégienne Marion Raven ("corbeau", en anglais) semble porteur de mauvais présages, la pop fraîche et mutine de son nouvel album, "Songs from a Blackbird", dit tout le contraire.

L'auteure-compositrice-interprète livre 11 titres légers mais sans surprise, entre pop/folk à la guitare et ballades. Notons le séduisant "Home" avec Lisa Miskovksy, "Driving" aux sonorités eighties, ou "On Fire" aux accents rock.

Cet opus très homogène est le quatrième de Marion Raven. Disponible en Norvège depuis avril 2012, il est aujourd'hui lancé internationalement.

Le clip de "The Minute", qui lance l'album à l'international:

Jessica Vial