"Winter Sleep", esthétique et contemplative Palme d'or 2014

Au coeur d'un été pluvieux, "Winter Sleep" offre son lot de paysages enneigés et de dialogues au coin du feu, une tranche de Turquie à savourer pendant trois bonnes heures, un drame de Nuri Bilge Ceylan primé à Cannes à découvrir à l'abri d'une salle de cinéma.

Le film, "Sommeil d'hiver" en français, raconte les contradictions qui rongent un homme, un couple et une société à travers l'histoire d'Aydin, un comédien à la retraite, qui tient un petit hôtel en Anatolie centrale.

Il y vit avec sa jeune épouse, Nihal, dont il s'est éloigné, et sa soeur Necla qui souffre d'un récent divorce.

"Raconter l'âme humaine"

A mesure qu'avance "Winter Sleep" et que la neige recouvre les steppes de Cappadoce, le héros ouvre les yeux sur sa vie. "Mon ambition est de raconter l'âme, l'aventure et la nature humaine", a expliqué le cinéaste stambouliote Nuri Bilge Ceylan, reconnu comme un digne héritier d'Ingmar Bergman et auquel on doit déjà "Les climats" ainsi que "Il était une fois en Anatolie".

Ce film, avec sa beauté contemplative et ses dialogues tirant en longueur, n'a pourtant pas fait l'unanimité à Cannes où il n'était pas favori. Tous ont néanmoins salué l'aspect esthétique du film dont la plupart des scènes ont été tournées dans des décors réels.

Nuri Bilge Ceylan a en outre marqué les esprits sur la Croisette en dédiant ce film parlant de pardon et de rédemption à la jeunesse turque et à ceux qui sont morts en 2013.

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"Nos pires voisins", comédie grivoise à l'américaine

Comédie hystérique, volontiers grossière, "Nos pires voisins" de Nicholas Stoller réunit les ingrédients du film drôle de bas niveau made in USA.

Seth Rogen, qui interprète le rôle principal, reprend où il l'avait laissé son personnage d'"En cloque, mode d'emploi", même si ce n'en est pas une suite. Désormais marié à la charmante Rose Byrne et père d'une petite fille, il est rentré dans le rang et se heurte à la difficulté de devenir adulte.

Quand une confrérie d'étudiants menée par le duo Zac Efron-Dave Franco emménage dans la maison d'à côté, festoyant jour et nuit, Seth Rogen se retrouve à lutter contre ce qu'il a été.

Une "pochade" qui rapporte gros

Dans "'Nos pires voisins", Nicholas Stoller enchaîne les gags à un rythme soutenu avec un sens certain du burlesque. Il refuse toutefois "d'aller jusqu'au bout, là où la comédie touche à l'existentiel", note l'hebdomadaire Les Inrocks qui ajoute: "cela le condamne à ne réaliser qu'une sympathique pochade estivale".

Inscrit dans le sous-genre américain, la frat comedy, qui se déroule dans des cercles étudiants connus pour leur débauche et leurs activités plus ou moins licites, "Nos pires voisins", exploite la veine des films qui rapportent gros en misant sur le public américain.

Et pour l'instant cela marche. Aux Etats-Unis, le film, qui a coûté 18 millions de dollars, en a déjà rapporté 150.

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BO Nos pires voisins

Vivian Maier, mystérieuse photographe

"A la recherche de Vivian Meier" a pour but de percer le secret d'une photographe américaine géniale dont l'oeuvre n'a été découverte qu'en 2007 par un brocanteur, John Maloof, qui cosigne le documentaire avec Charlie Siskel.

Née à New York d'une mère française et d'un père austro-hongrois, Vivian Meier a travaillé toute sa vie comme nounou sans se séparer de son Rolleiflex. Avec cet appareil, elle a pris plus de 100'000 photographies, à Chicago pour la plupart, sans jamais les montrer.

S'inspirant de "Searching for Sugarman" de Malik Bendjelloul, ce documentaire lève le voile sur celle qui passe désormais pour l'une des plus grandes photographes de rue du XXe siècle et dont le talent n'a été révélé qu'après sa mort.

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BO Vivian Meier

Juliette Galeazzi