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"Léviathan", un homme seul face à l'Etat tout puissant

"Leviathan" a remporté le Prix du scénario à Cannes l'an dernier. [Pyramide]
"Léviathan", une fresque métaphorique impressionnante / Audio de l'info / 1 min. / le 24 septembre 2014
Parmi les sorties cinéma de la semaine, "Léviathan" du réalisateur russe Andreï Zviagintsev côtoie le "Saint Laurent" de Bertrand Bonello et "Elle l'adore", le premier film de Jeanne Henry.

Qualifié de chef d'oeuvre du dernier Festival de Cannes par certains critiques, prix du meilleur scénario, "Léviathan" du réalisateur russe Andreï Zviagintsev est un film puissant.

Il raconte l'histoire de Kolia (Alexeï Serebriakov), qui habite avec sa seconde épouse et son fils une ville russe au bord de la mer de Barents, un lieu paisible où croisent les baleines.

Un jour, le maire de la ville (Roman Madianov), corrompu jusqu'à l'os, choisit le terrain de ce simple garagiste pour ses projets immobiliers. A l'aide d'un ami avocat, Kolia se défend et s'attire les foudres des autorités.

Alcool joyeux et corruption

A travers l'histoire d'un garagiste exproprié par une municipalité mafieuse, c'est tout un pays que stigmatise le réalisateur Andreï Zviaguintsev dans "Léviathan". Et au-delà, le film évoque la condition humaine mise à la solde d'Etats qui n'en ont plus que le nom.

Le cinéaste a expliqué à la presse avoir été inspiré par un fait divers survenu dans le Colorado, aux Etats-Unis. "C'est une histoire qui peut se dérouler partout", a-t-il conclu.

"Léviathan" est donc un film noir et universel. Andreï Zviaguintsev n'en a pas moins oublié de le servir avec une dose d'humour, arrosé de vodka.

Voir la bande-annonce:

Trailer "Léviathan"

"Saint Laurent", un biopic haute couture

Non autorisé, libre et original... Avec "Saint Laurent", le cinéaste français Bertrand Bonello défie l'art du biopic. "Je ne raconte rien dans le film qui ne soit de notoriété publique", répète le réalisateur auquel on doit notamment "L'Apollonide". Et pourtant...

Ce long-métrage de 2h30 en dit long sans le dire sur la vie du célèbre couturier interprété par Gaspard Ulliel. Tout en ressenti et tourbillon d'image, le film se concentre sur une décennie (1967 - 1976) de la vie du styliste disparu en 2008.

On y voit Yves Saint-Laurent, créant, se droguant, pris dans un tourbillon d'états d'âme et d'excitation.

Un montage subtil

La grande idée de Bertrand Bonello est de superposer deux Saint Laurent, l'un jeune, Gaspard Ulliel, l'autre vieux, Helmut Berger, et de les mettre en face à face grâce à de subtils jeux de montage. Le split-screen devient ainsi l'instrument de la mémoire.

Ainsi libéré de toute linéarité, le cinéaste peut transmettre des émotions comme dans la scène folle où l'on voit la petite entreprise basculer dans l'industrialisation.

Bref, quelques mois après "Yves Saint Laurent" de Jalil Lespert, Bertrand Bonello offre un autre regard, complémentaire, sur un créateur unique.

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Trailer "Saint Laurent"

"Elle l'adore": une fan en eaux troubles

"Elle l'adore", le premier film de Jeanne Henry, la fille de Miou-Miou, raconte l'histoire de Muriel (Sandrine Kiberlain), une esthéticienne fan du chanteur Vincent Lacroix (Laurent Lafitte), bavarde, un peu menteuse et qui aime raconter des histoires farfelues.

Un jour, sa vie bascule, lorsque son idole frappe à sa porte et lui demande de l'aider à cacher le corps de sa compagne. Muriel accepte sans discerner les possibles conséquences de cet acte.

Cette fable surréaliste et joliment interprétée oscille entre comédie noire et drame intimiste. Elle interroge aussi les relations entre fan et artiste.

Voir la bande-annonce:

Trailer "Elle l'adore"

Juliette Galeazzi

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Les sorties récentes

Mercredi 24 septembre

20 REGELN FÜR SYLVIE de Giacun Caduff. Avec Carlos Leal, Viola Von Scarpatetti

ELLE L'ADORE de Jeanne Herry. Avec Laurent Lafitte, Sandrine Kiberlain

LEVIATHAN de Andrey Zvyaguintsev. Avec Alexey Serebryakov

SAINT LAURENT de Bertrand Bonello. Avec Gaspard Ulliel, Jérémie Renier

THIS IS WHERE I LEAVE YOU de Shawn Levy. Avec Rose Byrne, Adam Driver

Mercredi 1er octobre
ANA ARABIA de Amos Gitaï. Avec Yuval Scharf, Yussuf Abu-Warda

ANIME NERE de Francesco Munzi. Avec Marco Leonardi

BEFORE I GO TO SLEEP de Rowan Joffe. Avec Nicole Kidman, Colin Firth

DRACULA UNTOLD de Gary Shore. Avec Luke Evans, Sarah Gadon

PAUSE de Mathieu Urfer. Avec Baptiste Gilliéron, Julia Faure

THE EQUALIZER de Antoine Fuqua. Avec Denzel Washington, Chloë Grace

TU VEUX OU TU VEUX PAS de Tonie Marshall. Avec Sophie Marceau, Patrick Bruel
Z'ALP de Thomas Rickenmann

L'info ciné de la semaine

"Le Cercle", de Stefan Haupt, représentera la Suisse aux Oscars 2015. Ce film, mêlant documentaire et fiction, se déroule sur la scène zurichoise des années 1950 et 1960. Il évoque l'émancipation des homosexuels.

Le long-métrage, qui concourra dans la catégorie "Meilleur film en langue étrangère" a été désigné samedi parmi cinq nominés lors du festival Delémont-Hollywood. Il a brûlé la politesse au favori, "Der Goalie bin ig", vainqueur du dernier Prix du cinéma suisse.

Aux Oscars, "Le Cercle" sera notamment en concurrence avec "Saint Laurent" choisi pour représenter la France.