The Dø prend un virage électro-pop mais conserve son inventivité

Litanie rappelant les cours d'anglais d'un vieux prof ennuyeux, "Shake, Shook, Shaken" cache en vérité un disque rafraîchissant et des plus originaux. Il faut dire que The Dø n'est pas connu pour ses chansons monotones.

Révélé en 2008 grâce à l'album "A mouthful" et le tendre tube "On my shoulders", The Dø livre un 3e disque qui se veut un virage à 180 degrés, car on glisse de la folk-pop à l'électro-pop.

Avec toujours Dan (D) à la musique et Olivia (O) pour la voix aussi aérienne que dissonante, le groupe franco-finnois est aussi inventif qu'inclassable, pour le meilleur et parfois le moins bon.

Souvent génial, parfois excessif

Le CD est lancé par un "Keep your lips sealed" à la rythmique tribale et quasi-mystique. On est pris immédiatement. Puis "Trustful Hands" met superbement en valeur la voix de la chanteuse.

Répétitif mais attachant, "Miracles" conclut un triptyque d'excellente facture. Mais la suite l'est parfois moins. Le pari de bannir la guitare ou les cordes pour les synthés et boites à rythme s'avère peu à peu lassant.

En effet, plusieurs titres veulent trop aller dans l'énergie et deviennent excessifs. On se sent perdus sur un dancefloor surbondé. Mais d'autres titres, comme le génial "Anita No", font vite oublier ces faux pas.

Ecoutez "Miracles (Back in time)":

Tokio Hotel, un come-back inattendu

Tiens, Tokio Hotel, ça existe encore? Phénomène médiatique qui déclenchait l'hystérie furieuse des ados entre 2005 et 2009, le groupe de rock allemand avait presque complètement disparu de la circulation depuis lors.

Mais un récent retour dans une émission de télécrochet allemand a fait renaître le groupe aux yeux du public. Jusqu'à reprendre vraiment du service dans un 5e disque intitulé "Kings of Suburbia".

Plus que la musique, c'est le look du quatuor qui surprend et surtout celui du leader Bill Kaulitz: exit le côté androgyne, les longs cheveux noirs, les mèches claires, les yeux maquillés.

Plus sage, toujours provoc', pas réussi

Approchant de la trentaine, Kaulitz et sa bande se veulent assagis et plus matures, histoire de prouver qu'ils ne forment pas qu'un appât à groupies.

Et si la musique se veut moins rock, le son devient électro à outrance, presque métallique. Il y a toujours un côté sombre, mais le passage à l'anglais enlève l'originalité qui a fait le succès de Tokio Hotel par le passé.

Au final, ce 15 titres est vraiment plat et même le single "Love who loves you back", et son clip osé prônant la liberté sexuelle, peine à séduire. Pire encore pour la provoc' masturbatoire de mauvais goût de "Girl got a gun".

Le clip de "Love who loves you back":

Lady Antebellum, une country énergique

Un groupe qui a déjà sorti 4 albums, vendu près de 10 millions de disques et obtenu 7 Grammy Awards, mais qui demeure très méconnu en Europe, ce serait donc possible? Lady Antebellum, ce nom vous évoque-t-il quelque chose?

Depuis 2006, ce groupe américain né dans l'un des temples de la musique, Nashville, fait son chemin à travers les Etats-Unis, sans percer par ici.

La faute à une musique trop américaine? Il est vrai que le trio livre une country pop très classique qui plaît beaucoup dans les grandes plaines US, mais qui peut vite lasser un Atlantique plus loin. Et ce malgré un joli tonus.

Un duo féminin-masculin qui fonctionne

Loin de préparer une guerre musicale, Lady Antebellum distille de séduisantes ballades en l'espace de 14 chansons. Le tout demeure toutefois un poil propret et les titres se ressemblent beaucoup.

Du coup, l'intérêt de ce 5e disque, "747", réside avant tout dans le mélange des voix de Hillary et Charles, un mix qui fonctionne bien et qui nous fait regretter la lente extinction des duos, surtout féminin-masculin.

Au chapitre des titres à retenir, notons le single "Bartender" et sa rythmique particulièrement dansante ou encore ce "She is" qui flotte dans l'air avec douceur et sensualité.

Le clip de "Bartender":

Frédéric Boillat