Pour son septième album, le rappeur Stress prend un nouvel envol

Vendredi a marqué le retour du rappeur lausannois Stress avec un septième opus fait du meilleur comme du pire. Le pire étant le premier single de l'album, "Love You When I'm High", un morceau formaté et insipide avec un refrain r'n'b à mille lieues de ce à quoi l’artiste avait habitué ses fans.

Avec un démarrage fait de cuivres à la Woodkid dans "#Noir", l'album, sobrement appelé "Stress", rassure. Les mots claquent dans "'95" comme dans "Lausangeles" et "Horizon".

Ces deux titres embellis par la voix de Nicole Bernegger, sa protégée, rencontrée lors de "The Voice of Switzerland".

"Déjeuner en paix", version 2014

La reprise de "Déjeuner en paix '14" avec Bastian Baker est assurément le coup de maître de Stress et de ses producteurs qui réunissent ainsi trois artistes suisses très populaires autour d’un même morceau.

Il est suivi par "RAF", rien à foutre, qui vaut tous les anxiolytiques. Arrive ensuite "30+", la vraie perle de l'album, un texte ciselé et percutant, bien envoyé.

Bref, le nouvel album du rappeur lausannois mérite une écoute attentive, les textes puissants sont instrumentalisés de sons rock, électro, big beat et trance épurés. On aime.

Ecouter "Love You When I'm High":

Hubert-Félix Thiéfaine chante "l'inespoir"

A 66 ans, Hubert-Félix Thiéfaine sort un 17e album à la poésie sombre, "Stratégie de l’inespoir". Ce nouvel opus fait écho à bien des égards à "Suppléments de mensonge", qui lui avait valu la consécration médiatique en 2011 et deux Victoires de la musique.

De retour à une vie saine après un burn-out suivi d’une longue hospitalisation, l’artiste jurassien prend à son compte un terme utilisé par Verlaine: l'inespoir, une forme de lucidité.

Au générique, ses amis, JP Nataf et Cali. Mais aussi son fils, Lucas qui apporte un coup de jeune à l’oeuvre du père, sans révolutionner le tout.

Sexe, poésie et violons

Dans "Stratégie de l’inespoir", Hubert-Félix Thiéfaine déroule les thèmes qui lui sont chers. Féru d’histoire, il évoque le stalinisme dans "Karaganda (Camp 99)" et Céline.

La mort n’est pas loin non plus dans "Toboggan", qui évoquent le futur qui rétrécit avec l’âge. Et l’artiste de fustiger ses contemporains plongés dans le virtuel et la facilité dans "Médiocratie". Le sexe trouve sa place entre poésie et violons, sur une musique de Jeanne Cherhal, dans "Mytilène Island".

Le tout habité par la voix dense et un peu traînante de HFT compose un album sombre et intense.

Ecouter "Angelus":

Bernard Lavilliers revisite 40 ans de carrière

Catherine Ringer, Oxmo Puccino, Jean-Louis Aubert... Bernard Lavilliers a su s'entourer pour revisiter quarante ans de carrière sur "Acoustique".

Quatorze de ses plus grands succès y sont réinterprétés, de "Betty" à "Attention fragile" ou encore "New York juillet" ou "Petit", sur un air de flamenco.

Et c’est justement là le charme de ce nouvel opus. Tout est connu, tout semble nouveau grâce à de nouveaux arrangements et à des duos inédits pour "Idées noires", "Les barbares" ou encore "On the road again". Bref, un album agréable à écouter. Des titres à (re)découvrir.

Ecouter "Idées noires":

Juliette Galeazzi