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"Birdman" décrypte l'overdose de super-héros hollywoodiens

Brazil - ScreenTest de la Semaine du 25 février 2015
Brazil - ScreenTest de la Semaine du 25 février 2015 / Brazil / 3 min. / le 22 février 2015
Au cinéma cette semaine, le film qui a triomphé aux Oscars "Birdman", le retour de Jean-Jacques Annaud aux fables animalières avec "Le dernier loup" et une comédie dramatique suisse sur l'asile.

Triomphant avec quatre récompenses aux Oscars (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure photographie et meilleur scénario original), "Birdman", du réalisateur mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu, est une comédie noire qui tacle les super-héros hollywoodiens sur leur propre terrain.

Ex-acteur vedette de "Birdman", Riggan Thomson (Michael Keaton, bel écho pour celui qui a incarné Batman) tente de renouer avec sa gloire perdue en montant une pièce de théâtre à Broadway.

Mais entre ses soucis privés et des acteurs difficiles (Naomi Watts et Edward Norton), la tâche s'annonce ardue.

Blockbusters hystériques à outrance

Durant les quelques jours qui précèdent la première, il va devoir tout affronter: sa famille et ses proches, son passé, ses rêves et son ego. Dans des couleurs flamboyantes, Alejandro Gonzalez Inarritu dépeint une industrie du film américaine aussi hystérique qu'en panne d'inspiration.

Troquant la tragédie ("21 Grammes", "Babel") pour la satire, le réalisateur parvient à décortiquer le monde du divertissement à outrance, qui se rend lui-même compte de sa folie en sacrant le film de quatre statuettes.

Birdman marque aussi un renouveau pour Inarritu, après l'accueil mitigé de son dernier long-métrage "Biutiful" (2010).

Jean-Jacques Annaud, la passion animale

"On comprend mal la bête qui est à l'intérieur de nous, mais nous avons tous besoin de nature, tout d'abord parce que nous en faisons partie", analysait Jean-Jacques Annaud, interviewé sur les ondes de la RTS à propos de son nouveau film "Le dernier loup".

Cela fait plus de 25 ans que le réalisateur scrute le lien quasi-mystique entre homme et nature, tantôt passion amoureuse, tantôt force destructrice. Il avait reçu le César du meilleur réalisateur pour "L'ours" en 1989.

Cette fois, il aura fallu 7 ans de tournage à Jean-Jacques Annaud pour apprivoiser les loups et les steppes de Mongolie.

Un cast de 30 loups et 1000 moutons

"C'est le film le plus compliqué que j'ai jamais réalisé", confiait Jean-Jacques Annaud. Avec 30 loups, 200 chevaux et 1000 moutons à dresser, le réalisateur n'a pas cherché la facilité. Le résultat est époustouflant et révèle autant la beauté des paysages vierges que celle du récit initiatique.

S’inspirant du livre de Jiang Rong, "Le Totem du loup", le film raconte l’amitié entre un jeune chinois urbain et un loup de Mongolie, créature la plus crainte et vénérée des steppes, sur fond de révolution culturelle chinoise.

L'étudiant pékinois a plus à apprendre de cette relation qu'il ne l'imagine.

Guillaume Tell revu façon Peter Luisi

Pourquoi aide-t-on les autres? Pour la beauté du geste, pour obtenir de la reconnaissance, pour autrui ou pour soi-même? C'est la question que pose subtilement le film du Suisse Peter Luisi ("Le marchand de sable" (2011) et scénariste de "Vitus"), "Héros sans papiers"

Sabine, bourgeoise esseulée d'une cinquantaine d'années, se lance dans une aventure théâtrale inédite: monter le Guillaume Tell de Friedrich Schiller avec un groupe de requérants d'asile.

Mais c'était avoir sous-estimé les problèmes linguistiques et personnels des requérants que de croire qu'elle leur apportait le bonheur sur un plateau.

Improbables héros du quotidien

Sorte de Fernand Melgar enjoué et fictionnel, le film de Peter Luisi ne se réclame pas d'une veine politique. "Ce ne sont pas les lois ou les règles qui m'intéressent, mais les histoires des gens", explique le Zurichois.

Inspiré d'une histoire vraie, son film parle d'abord de certains besoins humains fondamentaux - la sécurité, la reconnaissance, l'amour-propre. Entre humour et drame, il aura fallu 12 ans au réalisateur pour parvenir à raconter le destin de ces héros du quotidien.

Prix du public de la Piazza Grande à Locarno, le long-métrage révèle la Suisse de Guillaume Tell autrement.

Sophie Badoux

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LES SORTIES DE LA SEMAINE

Mercredi 25 février

BIRDMAN de Alejandro Gonzàlez Iñarritu. Avec Michael Keaton, Zach Galifinakis et Emma Stone.

LE DERNIER LOUP de Jean-Jacques Annaud. Avec Shawn Dou et Feng Shaofeng.

108 ROIS-DEMONS de Pascal Morelli.

JOKER de Simon West. Avec Jason Statham et Michael Angarano.

ANNIE de Will Gluck. Avec Jamie Foxx et Rose Byrne.

POISSON ET CHAT de Shahram Mokri, avec Saeid Ebrahimifar et Siyavash Cheraghi.

SCHWEIZER HELDEN de Peter Luisi. Avec Esther Gemsch et Karim Rahoma.

Mercredi 4 mars

RED ARMY de Gabe Polsky. Avec Slavia Festilov et Scotty Bowman.

DAS GROSSE MUSEUM de Johannes Holzhausen.

BONS A RIEN de Gianni Di Gregorio. Avec Anna Bonaiuto, Gianfelice Imparato, Daniela Giordano.

CHAPPIE de Neill Blomkamp. Avec Hugh Jackman, Sigourney Weaver, Sharlto Cople.

INHERENT VICE de Paul Thomas Anderson. Avec Joaquin Phoenix, Reese Witherspoon, Josh Brolin.