"Inherent Vice", un film noir et déjanté au casting de rêve

Joaquin Phoenix, Josh Brolin, Owen Wilson, Reese Witherspoon ou Benicio Del Toro; voici une partie du casting réuni par Paul Thomas Anderson pour "Inherent Vice", film noir et déjanté.

Le réalisateur de "There Will Be Blood" et "Magnolia" adapte cette fois un roman de Thomas Pynchon.

"Inherent Vice" se déroule à la toute fin des psychédéliques années 60, alors que se ferme la parenthèse de "lumière" que représentait cette décennie pour l’auteur. L’idéalisme des 60's fait place au libéralisme et à la paranoïa des années Nixon, même si les produits hallucinogènes restent bien présents.

Défonce, assassins et flics bornés

On croise dans cet univers des surfeurs défoncés, des prostituées, des toxicos, des rockers, un usurier assassin, des flics bornés ainsi qu'un détective privé embrumé et son ex-petite amie.

Doc (Phoenix) se voit donc chargé par son ex (Katherine Waterston) d'enquêter sur un complot qui menacerait son nouveau boy-friend, un milliardaire pour lequel son épouse et l'amant de cette dernière nourriraient de sombres desseins.

A noter qu'en raison de l’intrigue très alambiquée du roman, le réalisateur Paul Thomas Anderson a choisi d’ajouter un personnage supplémentaire au récit : la narratrice Sortilège.

"Chappie", dans un futur déglingué

Amateurs de films d'anticipation se déroulant à hauteur d'hommes dans un futur déglingué et peu reluisant, le Sud-Africain Neill Blomkamp livre "Chappie"

Après les acteurs locaux de "District 9", puis Matt Damon et Jodie Foster dans "Elysium", le réalisateur a cette fois attiré Sigourney Weaver, Hugh Jackman et le jeune Dev Patel ("Slumdog Millionaire", "Indian Palace").

Le tournage de "Chappie", qui explore les vertiges de l'intelligence artificielle et le rapport compliqué de l'homme avec ses propres machines, s'est déroulé à Johannesbourg, la ville natale de Neill Blomkamp.

Un robot pensant qui dérange

Dans un futur proche et inquiétant, la population se révolte contre une police qui a perdu tous ses éléments humains au profit de robots qui obéissent et tirent sans états d'âme.

Chappie, l'un de ces droïdes policiers, est kidnappé. Reprogrammé, il devient capable de penser et ressentir par lui-même. Comme un enfant, il a tout à apprendre, même s'il y parvient très vite.

Mais ce nouveau-venu inquiète la responsable incarnée par Sigourney Weaver et horripile Vincent (Hugh Jackman), ex-soldat devenu ingénieur spécialisé dans l'armement ultra-lourd. Ils vont tout faire pour éliminer ce robot humanisé.

La "Red Army", un machine à gagner

Le hockey comme un ballet ou une partie d'échecs, mais surtout comme une arme de propagande massive. C'est la trame de "Red Army", le surnom de l'équipe d'Union soviétique, de Gabe Polsky.

Le réalisateur américain d'origine russe décrypte la montée en puissance d'une équipe révolutionnaire dans les années 1970 et les coulisses de sa suprématie mondiale dans les années 1980, jusqu'à la chute de l'URSS.

Pas besoin d'être un fan du palet pour voir ce documentaire qui révèle surtout la perversité d'un régime prêt à tout pour développer une équipe qui reflète sa force en pleine Guerre froide.

De la géopolitique et des hommes

L'épopée de la "Red Army", émanation de l'armée soviétique, se concentre sur son capitaine Slava Fetisov et ses coéquipiers Alexei Kasatonov, Sergei Makarov, Igor Larionov et Vladimir Krutov

Derrière leur jeu virevoltant, se cache une discipline de fer imposée par l'entraîneur Viktor Tikhonov, l'homme du KGB, obsédé par l'idée que ses hommes puissent passer à l'Ouest.

Les joueurs s'exilent en caserne onze mois sur douze et s'entraînent jusqu'à "pisser du sang" selon Fetisov, devenu ministre des Sports de Vladimir Poutine de 2002 à 2008. Sport, grande Histoire et vies sacrifiées en un seul film.

Caryl Bussy