Le marché de Lausanne, le samedi matin, une militante tente de faire signer une initiative pour interdire la mendicité sur les pavés de la capitale vaudoise, une femme, assise par terre, à quelques pas de là, quémande de l'argent d'un lancinant "Bonjour, madame, s'il vous plaît". Dans "L'oasis des mendiants", qui sort mercredi, les deux Suissesses Janine Waeber et Carole Pirker ont pris le pouls des relations entre une ville et ses Roms.
"Nous parlons de Lausanne, mais toutes les villes en Europe ont été concernées par l'arrivée de mendiants roms après l'ouverture de l'espace Schengen. Ce qui nous a frappées c'est l'importance de la polémique alors qu'au fond ce sont 40, 60 ou peut-être 100 mendiants qui sont arrivés dans une ville de 140'000 habitants", a relevé Carole Pirker, interrogée dans "La Puce à l'oreille", sur RTS Un:
"Ici, c'est l'eldorado"
Plus sociologique que culturel, le documentaire "L'oasis des mendiants", tourné sur deux ans et demi, a un fil conducteur politique. Du lancement d'une initiative visant à interdire la mendicité au centre-ville, l'on découvre les implications de certains règlements dans la vie des Roms.
Entre les laissés-pour-compte et la population récalcitrante, la figure du sergent Gilbert Glassey s'élève, en médiateur. "D'après ce qui se dit là-bas, ici c'est l'eldorado", explique-t-il. Un Rom renchérit: "Vous croyez vraiment que si on pouvait vivre mieux en Roumanie on viendrait ici, pour vivre dans de telles conditions?"
Voilà assurément un film dont on ne ressort pas indemne, tel un miroir sur nos rapports quotidiens avec ces Roms, qu'on préfère souvent ignorer.
"Electroboy", un Helvète pas comme les autres
Elu meilleur documentaire de l'année vendredi au Prix du cinéma suisse, "Electroboy" s'intéresse à la vie de Florian Burkhardt. Si le nom ne dit rien à personne, l'homme et son parcours méritaient bien que le réalisateur Marcel Gisler s'y arrête.
La quarantaine, l'air emprunté, mis en scène dans une pièce défraîchie, celui qu'on surnomme "Electroboy" pourrait bien avoir l'air d'un mec qui n'a rien à raconter. Sa vie, pourtant, surprend.
Jeune gay à la beauté sulfureuse, il décide de se rendre à Hollywood pour devenir une star. Devenu proche de Leonardo Di Caprio et de Kate Winslet, il tourne dans une série.
Un mannequin aux platines
Le jeune Florian croit alors y être arrivé, avoir atteint la gloire qu'il recherchait depuis toujours. Hélas, à peine effleurée, la notoriété s'évapore. Un voyage à Milan le fera remarquer par la haute couture. Prada et Gucci s'arrachent le jeune homme.
De défilés en promotion, ce pionnier d'internet au coeur des années 1990 se transforme en compositeur de musique électronique. Peu à peu, il organise les nuits les plus prisées de la nuit zurichoise. Ainsi naquit "Electroboy".
"Un homme idéal", l'histoire d'une imposture
César du meilleur acteur, Pierre Niney est à l'affiche d'"Un homme idéal", réalisé par Yann Gozlan. "Après Yves Saint-Laurent, je cherchais un rôle où il y ait plusieurs couches, une complexité", a raconté le comédien de 26 ans dans une interview à France 3.
Avec "Un homme idéal", c'est mission accomplie. Le scénario débute avec un banal fait divers. Un jeune écrivain en mal d'inspiration vole le manuscrit d'un auteur récemment décédé.
Pris au piège entre un enfer intérieur, contraint aux mensonges et à la trahison, le jeune homme finira par commettre l'irréparable.
Juliette Galeazzi