L'ancien batteur des Beatles Ringo Starr a encore frappé

Ringo Starr, vous vous souvenez ? Mais oui, c'était le batteur aux yeux de chien battu d'un petit groupe de Liverpool qui connut son heure de gloire dans les années 60: les Beatles.

Le grand public a sans doute quelque peu perdu la trace du septuagénaire, le membre le moins en vue du fameux quatuor. Mais Ringo  poursuit vaillamment une carrière solo de  batteur-chanteur dont voici le ...18e effort ! Quand même!

Et à la question, certes légitime: "à quoi sert un nouvel album de Ringo Starr en 2015 ?", un élément de réponse tient dans l'intitulé même de la chose: "Postcards From Paradise". Un antidépresseur musical sans effets secondaires, ça ne se refuse pas, par les temps qui courent.

Equipe de pointures et effet madeleine

Malgré une production parfois à la limite de la variété la plus traditionnelle, le disque a quelques qualités et avant tout celle de rendre hommage à la très longue carrière du taulier.

Le premier titre évoque ainsi le tout premier groupe de Ringo "Rory And The Hurricanes". On remonte jusqu'à l'ère pré-"Qui vous savez". Charmant.

Mais le morceau qui justifie l'achat du disque est la chanson-titre "Postcards From Paradise": le texte est une énumération de tubes des Beatles et la musique est joliment servie par la bandes de potes cinq étoiles de Ringo, Joe Walsh et Dave Stewart en tête. Sympa !

>>La vidéo de "Postcards From Paradise"

Laura Marling, pas si folk que ça !

Espoir de la scène néo-folk britannique, Laura Marling, revient avec un album électrique conçu à Los Angeles. Le paradoxe s'appelle "Short Movie" - court métrage - et dépasse les 50 minutes. Il est très réussi.

A 25 ans, Laura Marling fait preuve d'une belle maturité vocale et musicale. Impression renforcée par quelques influences qui, pour être discrètes, n'en sont pas moins millésimées.

Le son de guitare de "Warrior", par exemple, acoustique et électrique à la fois, évoque le troisième album de Led Zeppelin ou même Pink Floyd. Bref, c'est "cool", mais attention, pas "baba-cool"!

Jamais si bien servie que par elle-même

Et puis, il y a la voix de la patronne: très expressive, mais aussi rageuse ou ironique ("Gurdjieff's Daughter", ce titre !), elle sert à merveille des textes très personnels et pas toujours tendres pour les mâles.

On a reproché à Laura Marling de chanter un peu trop comme Joni Mitchell. Mais désormais Laura fait du Marling, ("I Feel Your Love") et si elle rappelle parfois Chrissie Hynde ou PJ Harvey, c'est parce qu'elle le veut bien !

Si la qualité finit par payer, ce cinquième album permettra à la chanteuse d'élargir considérablement son public. Ce serait la moindre des choses.

Dutronc dont on fait du petit bois

L'album intitulé "Joyeux Anniversaire M'sieur Dutronc" est un de ces hommages à un chanteur dont quelques titres sont repris par ses collègues de label.

Ici, le résultat est franchement bizarre. Les fans entendront certes Jacques Dutronc dans "L'opportuniste", en duo avec Nicola Sirkis d'Indochine, mais c'est ensuite que ça se corse.

Les versions proposées donnent une impression de bâclage assez affligeante. Le fils Thomas ("A Toute Berzingue") s'en tire très bien, mais les autres... Le pire du pire ? Annie Cordy qui massacre sans pitié une "Hôtesse De L'Air" qui ne lui a pourtant rien fait !

Pierre-Yves Maspoli