"A Most Violent Year", polar millésimé et millimétré

La présence de Jessica Chastain devant la caméra et de J.C. Chandor ("Margin Call") derrière, suffisent à faire de ce polar très noir un des films les plus attendus de la semaine.

Cette "année la plus violente" est 1981, celle où le taux de crimes fut le plus élevé à New York. L'histoire est celle d'un self-made man actif dans le pétrole et de sa femme, prêts à signer un contrat important (un pacte faustien ?) pour leur société.

Si les origines de leur capital sont douteuses, l'homme, Abel (Oscar Isaac) tient à s'enrichir en restant honnête. Pas facile dans un tel contexte.

Plus que Coppola, ici c'est  Scorsese qui fait le parrain

Un scénario qualifié d'habile par des sources bien informées, un vrai suspense, une atmosphère étouffante, tous les ingrédients qui font le bon polar sont réunis dans "A Most Violent Year".

Encore faut-il savoir faire prendre la mayonnaise, ou faire monter la "salsa", puisqu'on est à New York. Et le réalisateur est ici apparemment fort bien inspiré par un maître du genre et des lieux: Martin Scorsese.

Reste que ce "Mean Streets" des années 80 bénéficie d'un casting parfait pour les années 2015: Jessica Chastain et Oscar Isaac apportent beaucoup à "A Most Violent Year".

La performance-capture de Jamel

"Pourquoi J'ai Pas Mangé Mon Père" est un film tourné en performance-capture, cette technique qui permet d'enregistrer les mouvements de vrais acteurs qu'on "virtualisera" par la suite.

Le réalisateur et acteur principal est Jamel Debbouze. Il signe ici rien moins qu'une première européenne du point de vue technologique. Pas tout-à-fait le même décor ou les mêmes moyens qu'un one-man show au naturel sur scène.

Ce qui n'empêche pas de retrouver l'univers de Jamel, qui adapte très librement et d'une manière humoristique le roman de Roy Lewis, intitulé, lui, "Pourquoi j'ai mangé mon père".

Changement de menu au repas de famille

L'histoire est celle d'Edouard (Jamel Debbouze), fils du roi des simiens, rejeté par sa tribu à cause de son physique. Mais ce vilain petit primate exilé ne tarde pas à montrer de quel bois il se chauffe, ne serait-ce qu'en découvrant, entre autres, le feu.

Mais Edouard trouvera aussi l'amour grâce à Lucy, (incarnée par Melissa, l'épouse de Jamel à la ville), et trouvera le moyen de passer de simien à homme en adoptant la station debout.

Ce nouveau statut lui permettra de décider de ce qui est juste, et de renoncer à boulotter son géniteur, d'où le titre du film. Un spectacle familial !

Un fort joli "Dernier Coup De Marteau"

"Le Dernier Coup De Marteau" est un mélo frappant à plus d'un titre. D'abord parce qu'on le doit à Alix Delaporte("Angèle et Tony"), qui sait aborder ses personnages avec délicatesse.

Et puis il y a l'histoire. Celle d'un adolescent qui vit avec sa mère malade dans une caravane à Montpellier. Son père qu'il ne connaît pas, est un chef d'orchestre qui débarque en ville. L'ado, Edouard (Romain Paul), va le rejeter avant de se rapprocher de lui.

Les parents d'Edouard sont interprétés par les mêmes excellents comédiens que dans "Angèle et Tony", Clotilde Hesme et Grégory Gadebois.

Pierre-Yves Maspoli