"Mes films ont toujours ces deux aspects, toujours des moments de douleur et d'autres amusants mais ce n'est pas une stratégie, c'est une manière de raconter la vie des gens", a déclaré le réalisateur Nanni Moretti à l'issue de la projection de "Mia Madre" devant la presse.
A nouveau en course pour la Palme d'Or - récompense qu'il avait obtenue en 2001 pour le déchirant "La Chambre du fils", sur la mort d'un enfant - Moretti raconte cette fois la crise traversée par Margherita (Margherita Buy), confrontée à la maladie de sa mère.
Irrésistible John Turturro
Mêlant fantasmes et réalité, comme souvent chez Moretti, le film évoque les angoisses professionnelles de la réalisatrice, obligée de composer avec l'ego de la vedette américaine de son film interprétée par John Turturro.
Irrésistible dans le rôle de l'acteur ingérable et mythomane, Turturro a dit avoir été "très touché par ce scénario merveilleux".
En le voyant danser à l'écran, impossible de ne pas penser à "Barton Fink" des frères Coen - présidents du jury cette année - qui lui avait permis d'obtenir le prix d'interprétation masculine à Cannes en 1991 et aux deux cinéastes américains de décrocher la Palme d'Or.
Un aspect autobiographique évident
Le clin d'oeil autobiographique est évident. Nanni Moretti lui-même avait perdu sa mère alors qu'il était en plein montage de son précédent opus "Habemus papam", sorti en 2011.
"La mort d'une mère est un moment important pour tout le monde que j'ai voulu raconter sans sadisme", expliquait-il à la presse en Italie où le film est déjà sorti. Le cinéaste disait "être gêné de devoir parler de sa mère", avec qui il entretenait des liens très forts.
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afp/jgal
"La Forêt des songes" de Gus Van Sant hué
Des huées et de mauvaises critiques: "La Forêt des songes", dernier film du réalisateur américain Gus Van Sant avec Matthew McConaughey et Naomi Watts, a été étrillé samedi par la presse au Festival de Cannes, où il est en lice pour la Palme d'Or.
Le film du réalisateur d'"Elephant", Palme d'Or à Cannes en 2003, très attendu, raconte la rencontre de deux hommes partis se suicider dans la forêt d'Aokigahara, au pied du Mont Fuji au Japon.
Récit de survie et de reconstruction, le film s'articule autour du périple de ces deux hommes dans la forêt, lieu baigné de spiritualité, et de leurs échanges, qui vont peut-être leur permettre de se réconcilier avec eux-mêmes.