Le cloisonnement de l'Europe vis-à-vis des migrants et réfugiés a coûté des dizaines de milliers de vies depuis quinze ans, a souligné mardi devant la presse Anja Dirks, directrice du Belluard depuis six mois.
Les artistes n'ont pas les solutions, mais ils offrent des visions empathiques, multiples et nuancées, a-t-elle expliqué. Plus de 20 projets sont à l'affiche de cette 32e édition.
Réfugiés et passeurs
L'appel à projets a suscité les réponses de 432 artistes de 48 pays. Parmi les propositions choisies: "Quel vent t'emportera?" de la compagnie de théâtre iranienne de Seyed Kamaleddin Hashemi, qui conte poétiquement l'attente de cinq réfugiés.
Pour saper la terreur des frontières, les Britanniques Haworth + Hayhoe improviseront des contrôles - aimables - des festivaliers. Une compagnie de Berlin évoquera le personnage du passeur dans un remix d'opéra.
Le public pourra prolonger ces thèmes par des conversations avec artistes, scientifiques et praticiens.
ats/olhor
Sept spectacles gratuits
Nouveau cette année: dans le souci de rendre le festival accessible, sept spectacles seront gratuits et un tarif unique de quinze francs s'appliquera à tous les autres. Et avec l'opération "Tickets suspendus", les festivaliers peuvent acheter des billets supplémentaires qui seront mis à la disposition de personnes défavorisées, notamment des requérants d'asile.
Les artistes suisses ne sont pas en reste. Parmi ceux-ci, Mats Staub réalise avec sa caméra des portraits insolites et émouvants de ses interlocuteurs, à partir de questions comme "quel prénom auriez-vous porté si vous étiez né de l'autre sexe ?" ou "combien de personnes avez-vous rencontré ces douze derniers mois ?".