L'ambitieux ouvrage de Mathias Enard revient sur les échanges incessants entre l'Orient et l'Occident. Le livre, enfiévré, tient parfois du poème et tend à pencher par moments vers l'essai érudit, une complexité qui aurait pu empêcher l'auteur français de décrocher le Goncourt pour certains.
"Le livre a sa vie en dehors de nous et parfois cette vie rattrape l'auteur comme en ce moment", a déclaré l'auteur de 43 ans, qui s'est dit "extraordinairement heureux" d'avoir été distingué. "C'est un roman, une histoire d'amour savante pour donner un côté érotique au partage du savoir", a-t-il ajouté en évoquant "Boussole".
Le lauréat du Goncourt recevra un chèque de seulement 10 euros, mais l'enjeu estailleurs, car un roman estampillé Goncourt se vend en moyenne à environ 400'000 exemplaires.
L'Orient au coeur des romans sélectionnés
Les relations compliquées entre l'Occident et l'Orient étaient au coeur des quatre romans finalistes du Goncourt cette année, dévoilés le 27 octobre au musée du Bardo à Tunis.
Mathias Enard était l'un des deux favoris avec l'écrivain franco-tunisien Hédi Kaddour pour son roman "Les prépondérants" (Gallimard). Les deux autres finalistes étaient Tobie Nathan pour "Ce pays qui te ressemble" (Stock) et Nathalie Azoulai, seule femme du groupe, avec "Titus n'aimait pas Bérénice" (POL).
>> Lire aussi : Goncourt, Renaudot, Médicis, le point sur les principaux prix littéraires
agences/tmun
Le Renaudot récompense "D'après une histoire vraie"
Le prix Renaudot a été attribué à Delphine de Vigan, seule femme figurant parmi les prétendants, pour "D'après une histoire vraie" (JC Lattès).
Les autres finalistes du Renaudot étaient Laurent Binet pour "La septième fonction du langage" (Grasset), Christophe Boltanski ("La cache", Stock), Fabrice Guénier ("Ann", Gallimard) et Philippe Jaenada ("La petite femelle", Julliard).