"Anne Frank est morte en 1945 (au camp de concentration de Bergen-Belsen), donc au 1er janvier 2016 le Journal doit rentrer dans le domaine public", fait valoir Olivier Ertzscheid, enseignant chercheur en sciences de l'information.
La législation française prévoit qu'une oeuvre tombe dans le domaine public le 1er janvier suivant les 70 ans de la mort de son auteur "ou du dernier auteur survivant".
L'universitaire, qui se décrit comme un "militant, très attaché à une vision positive du domaine public", avait en octobre publié sur son site deux versions françaises du "Journal d'Anne Frank", avant de les retirer en novembre après une mise en demeure du Livre de Poche.
Combattre la privatisation
La députée écologiste du Calvados Isabelle Attard a également mis en ligne la version néerlandaise de l'oeuvre . "Vive le Journal d'Anne Frank, vive le Domaine public", écrit-elle dans son blog, soutenant que "combattre la 'privatisation de la connaissance' est entièrement d'actualité".
ats/ebz
Menaces de poursuites judiciaires
Dès l'annonce de ces publications, le Fonds Anne Frank avait demandé par courrier à Olivier Ertzscheid et Isabelle Attard de renoncer à la mise en ligne, de rectifier leurs déclarations, et les a menacés de poursuites judiciaires.
Créé par le père de la jeune fille, Otto Frank, le Fonds, installé à Bâle, est propriétaire des droits de ce phénomène d'édition, traduit dans 70 langues et vendu à plus de 30 millions d'exemplaires.
Selon lui, le Journal est une oeuvre posthume, pour laquelle la durée du droit exclusif est de cinquante années à compter de la date de publication. Le texte dans sa version intégrale publiée en 1986 serait donc protégé jusqu'en 2037 au moins.