![Marc Wehrlin avait assuré la direction ad interim de la Cinémathèque avant d'en prendre la présidence. [Keystone - Laurent Gilliéron]](https://img.rts.ch/articles/2016/image/8cmdn9-26038498.image?w=1280&h=720 "Marc Wehrlin avait assuré la direction ad interim de la Cinémathèque avant d'en prendre la présidence. [Keystone - Laurent Gilliéron]")
Départ du président et nouvel audit à la Cinémathèque suisse
Alors que le président de la Cinémathèque suisse Marc Wehrlin est sur le départ, le Contrôle fédéral des finances annonce mercredi un nouvel audit ciblé sur les crédits alloués à l'institution.
Le retrait à fin juin prochain de Marc Wehrlin, actuel président du Conseil de fondation de la Cinémathèque suisse, a été annoncé le week-end dernier dans un communiqué.
Ce départ intervient peut-être à point nommé pour la Cinémathèque suisse, alors que le Contrôle fédéral des finances (CDF) va lancer une nouvelle enquête financière. Il va en fait permettre de débloquer la situation.
Selon plusieurs sources à Berne, Marc Wehrlin devenait un obstacle dans les négociations déjà très tendues entre la Cinémathèque et l’Office fédéral de la culture (OFC). Il en faisait trop et devenait contre-productif, dit l'une de ces sources.
Ancien cadre de l'Office fédéral de la culture
Il faut rappeler que Marc Wehrlin a régné pendant 13 ans à l'OFC, comme chef de la Section cinéma puis comme vice-directeur (lire encadré). Ce statut d’ancien de la maison aurait fini par cabrer l’actuelle cheffe de l’office Isabelle Chassot et même le ministre de la Culture Alain Berset.
On ne peut pas pour autant parler de limogeage, même si le président quitte la Cinémathèque un an et demi avant la date prévue par les statuts de la fondation. Comme il l'a confirmé lui-même à la RTS, Marc Wehrlin avait annoncé depuis un moment déjà qu'il arrêterait en 2016: "J'ai 68 ans et je suis en train de me défaire de tous mes mandats", explique-t-il.
Face aux critiques, il dément toute agressivité avec Alain Berset mais reconnaît qu'il peut lui arriver d'énerver, en raison de son expérience et du côté tranché de ses positions.
Le défi de l'ère numérique
Marc Wehrlin dit léguer une institution forte d'un nouveau contrat de prestation avec la Confédération pour les cinq ans à venir. C'est en partie seulement le cas. Il reste le principal: finir de se mettre d'accord sur la manière d'aborder la nouvelle ère du numérique et trouver un financement additionnel d'environ 6 millions de francs pour le bâtiment des archives situé à Penthaz, dans le canton de Vaud, et qui a déjà englouti près de 50 millions.
Un premier audit du Contrôle fédéral des finances publié l'année dernière avait dénoncé une gestion à l'aveugle et préconisé de stopper tous les crédits en attendant d'y voir plus clair.
Le directeur Frédéric Maire optimiste pour l'avenir
Aujourd'hui, une période de transition s'ouvre, mais il faudra du temps et les négociations ne sont pas terminées avec Berne pour obtenir les millions manquants. Le directeur de la Cinémathèque Frédéric Maire se dit néanmoins optimiste: une solution de financement et un accord sur le numérique seraient à bout touchant.
Mais il devra donc encore affronter un nouvel audit du Contrôle fédéral des finances, inscrit à son programme 2016 dévoilé mercredi. Il s'agit de vérifier que la gestion s'est améliorée et de savoir comment les dizaines de millions de subventions fédérales ont été dépensées.
Ludovic Rocchi/oang
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Une vie dans le monde du cinéma
Marc Wehrlin avait débuté dans la branche cinématographique il y a tout juste quarante ans comme avocat de l’Association Suisse des Distributeurs de Films, rappelle la Cinémathèque dans son communiqué.
Il a ensuite fondé et participé au développement de nombreuses organisations dans le domaine du cinéma.
Entre 1995 et 2005, il a occupé le poste de Chef de la Section cinéma de l’Office Fédéral de la Culture. Il a été directeur suppléant de l’office entre 2005 à 2008.
Marc Wehrlin a été nommé à la présidence de la Cinémathèque suisse en 2010, après avoir assuré pendant deux ans l'interim à sa direction entre Hervé Dumont et Frédéric Maire.