Dans un entretien accordé à la RTS, Gilles Kepel commente l'interdiction du documentaire aux personnes de moins de 18 ans - annoncée par la ministre française de la Culture Fleur Pellerin. L'auteur du livre "Terreur dans l'Hexagone" a pu visionner le film dans sa première version.
"Sur internet, les vidéos sont très faciles d’accès et inhibent les notions de bien et de mal, et de la vie en société chez un certain nombre de jeunes", estime l'expert.
Avertissement
Le film "Salafistes" sur l'islam radical, qui montre notamment des images de propagande du groupe l'Etat islamique (EI), suscite un vif débat en France.
Programmé dès mercredi dans quelques salles seulement sur l'ensemble du territoire français, dont deux à Paris, il est accompagné d'un avertissement. Au cinéma, l'interdiction aux mineurs impose qu'un film porte une mention claire de cette mesure sur les bandes-annonces, les affiches et dans les salles. Une telle mesure à l'encontre d'un documentaire est "très rare" dans l'Hexagone.
Cette décision a été prise "compte tenu du parti pris (du documentaire) de diffuser sans commentaires des scènes et des discours d'une extrême violence", a justifié la ministre.
RTSinfo
Séquences "in vivo"
Réalisé par le Français François Margolin et le Mauritanien Lemine Ould Salem, "Salafistes" a notamment été tourné au Mali, en Tunisie et en Mauritanie entre 2012 et 2015.
Dans de rares séquences in vivo, il donne la parole à des responsables d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et à des autorités religieuses salafistes.