Quand Thomas Ostermeier choisit un texte pour le mettre en scène, ce n’est pas pour présenter une nouvelle facette de son travail, mais parce que l’œuvre l’ntéresse en tant que telle. Ensuite, c’est dans le laboratoire des répétitions qu’il choisit quelle direction va prendre le spectacle. L'Allemand travaille toujours à partir de situations réelles et d’improvisations avec ses comédiens pour produire un "théâtre non théâtral".
Dans "La Mouette" d’Anton Tchekhov qui met en scène des artistes et écrivains, Thomas Ostermeier traite les conflits entre artistes de différentes générations en observant les tensions du point de vue social. La vision politique est toujours là dans ses spectacles, même s’il prétend parler d'amour avec cette nouvelle création en français au Théâtre de Vidy à Lausanne. A noter que son traitement assez radical du théâtre est lucide et souvent très drôle.
Le théâtre au présent
L’enfant de 1968 - son année de naissance - qui a signé sa première mise en scène en 1994 avec une pièce de Bertolt Brecht, est considéré comme l’un des plus grands metteurs en scène européens actuellement, parce que ses spectacles marquent une différence notable par sa lecture d’un texte - classique ou pas - pour en faire un outil de lecture directement en rapport avec aujourd’hui.
Sa mise en scène de "Richard III" de William Shakespeare au dernier Festival d’Avignon a totalement emporté le public et rehaussé la manifestation par sa qualité.
Codirecteur depuis 1999 du théâtre berlinois de la Schaubühne, qui a sa propre troupe de comédiens, Thomas Ostermeier est plus intéressé par les qualités humaines et personnelles de comédiens que par leur renommée. Et il choisit minutieusement sa distribution car pendant le travail de préparation du spectacle, il peut retenir des expériences personnelles qu’il va insérer dans la pièce pour lui donner davantage de réalité.
Anne Marsol/gax