"Renoncez au fric, ayez des convictions! Vous êtes là pour embellir les femmes", a lancé sur la radio Europe 1 le cofondateur de la marque Yves Saint Laurent. La griffe est connue pour avoir inventé la "femme moderne" en réinterprétant dans les années 1960 les classiques du vestiaire masculin.
Pierre Bergé a conjuré les créateurs de "ne pas enfermer les femmes dans des voiles, comme des prisons".
Apprendre aux femmes à "se révolter"
Refusant qu'un créateur de mode "soit complice de cette dictature qui impose cette chose abominable qui fait qu'on cache les femmes", il a au contraire plaidé pour "apprendre aux femmes à se dévêtir, à se révolter, leur apprendre à vivre comme la plupart des femmes dans le monde entier".
"Les femmes ont droit de se voiler, mais je ne vois pas pourquoi on va vers cette religion, ses habitudes, ses moeurs absolument incompatibles avec celles de la liberté qui sont les nôtres, occidentaux", a poursuivi Pierre Bergé.
afp/los
Une ministre juge ses marques "irresponsables"
La ministre du Droit des femmes, Laurence Rossignol, a estimé que les marques vendant des vêtements adaptés aux traditions musulmanes, comme le "burkini" (maillot de bain intégral) ou le hijab (foulard islamique), étaient "irresponsables" et faisaient "d'un certain point de vue la promotion de l'enfermement du corps des femmes".
"Lorsque des marques investissent ce marché (...) parce qu'il est lucratif, un marché pour les pays d'Europe, pas un marché pour les pays du Golfe (...), ils se mettent en retrait de leur responsabilité sociale", a-t-elle jugé sur la radio RMC.