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L'art "dégénéré" exposé au Musée des beaux-arts de Berne

August Macke, Gartenrestaurant, 1912, Öl auf Leinwand, 81 x 105 cm, Hermann und Margrit Rupf-Stiftung. [Kunstmuseum Bern]
"L'art dégénéré" banni par le régime nazi s'expose à Berne / Le 12h30 / 2 min. / le 6 avril 2016
Le Musée des beaux-arts de Berne présente dès mercredi une septantaine de chefs d’œuvre de sa collection. Leur particularité: ils avaient tous été bannis des musées allemands par le régime nazi.

L'exposition s'intitule "Maîtres de l’art moderne. L’art dégénéré au Musée des beaux-arts de Berne". La démarche de l'institution est unique puisqu'elle s’intéresse prioritairement à la provenance des toiles exposées, avant leur qualité artistique  pourtant exceptionnelle: on peut voir notamment des toiles de Picasso, Cézanne, Matisse, Kandinski, Paul Klee ou Van Gogh.

Des œuvres possiblement spoliées

Toutes ces œuvres étaient exposées dans des musées allemands avant que les nazis ne les déclarent "art dégénéré" à la fin des années 1930. Les Allemands les ont alors mis aux enchères à l’étranger, notamment en Suisse.

Le Musée des beaux-arts de Berne en a acquis certaines, d’autres lui ont été léguées ou prêtées. Et aujourd’hui se pose la question de leur provenance: y a-t-il parmi ces 70 œuvres prétendûment dégénérées de l’art spolié?

"Notre cible était la recherche de provenance", explique le directeur du musée Mathias Frehner: "D'où viennent les œuvres que nous montrons, qui les a vendues, qui les a possédées?" On peut exclure qu'il s'agit d'art spolié par les nazis uniquement si on connaît tous les propriétaires d'une œuvre d'art entre 1933 et 1945, explique-t-il.

Des recherches approfondies lancées

Or à l'époque, le sérieux des vendeurs suffisait. "On n'a pas demandé qui étaient les propriétaires précédents", souligne Mathias Frehner. "Nous ne pouvons pas encore répondre à toutes les questions mais nous allons réaliser un projet de recherches encore cette année. Jusqu'à présent, nous n'avons trouvé aucsune œuvre spoliée."

Le musée expose une petite partie de sa collection d’art dégénéré, dont il possède 550 œuvres. Pour 337 d’entre elles, on ne sait pas très bien d’où elles proviennent, quelle est leur histoire. Il y a des lacunes qu’il s’agit d’essayer de combler. C’est pour cela que l'institution lance sa grande offensive de recherche d’origines - une mission liée aussi à la fameuse collection Gurlitt dont elle a hérité.

Alain Arnaud/oang

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