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Le festival Visions du Réel ose les paradoxes

Un "maître du réel" qui ne croit pas au réel, un conte de fées sur Youtube, la place pas très nette de la Suisse dans le commerce des matières premières et la jeunesse partout, des alpages suisses aux raves party iranniennes...

Retrouvez les moments forts du festival Visions du Réel, qui se déroule jusqu'au 23 avril à Nyon (VD).

Dominic Gagnon, cinéaste sans caméra

Des documentaires YouTube

A Nyon, le Festival Visions du réel propose une rétrospective et un atelier avec le Québécois Dominique Gagnon, un documentariste qui a pour marque de fabrique de faire des films à partir de vidéos postées par d'autres sur YouTube.

Raphaële Bouchet l'a rencontré.

>> Son interview :

Une capture d'écran d'une vidéo de Visions du Réel avec Dominic Gagnon tournée en 2015. [Visions du Réel]Visions du Réel
Dominic Gagnon, cinéaste sans caméra / Les matinales d'Espace 2 / 7 min. / le 21 avril 2016

Peter Greenaway "maître du réel"

Prix d'honneur pour le cinéaste britannique

Le festival a remis son Prix d'honneur à Peter Greenaway. Le réalisateur britannique de 74 ans, auteur de "Meurtre dans un jardin anglais", a été sacré "maître du réel", alors que paradoxalement, il ne croit pas à la possibilité de rendre le réel dans un film.

Les organisateurs ont été séduits par le regard nouveau, qui oscille entre documentaire et fiction, apporté par Peter Greenaway dans ses oeuvres.

>> Le sujet du 19h30. :

Visions du Réel: le réalisateur Peter Greenaway reçoit le prix d'honneur du festival
Visions du Réel: le réalisateur Peter Greenaway reçoit le prix d'honneur du festival / 19h30 / 2 min. / le 19 avril 2016

"Trading Paradise", le coût humain de l'extraction

La Suisse au coeur du commerce des matières premières

Le documentaire "Trading Paradise", projeté le 16 avril à Nyon, a mis un coup de projecteur sur la place de la Suisse dans le monde des matières premières.

Ce dernier film du Genevois Daniel Schweizer pose un regard sans concession sur les pratiques des géants de l'extraction installés en Suisse, Glencore et Vale, dans les pays où ils opèrent.

Connu pour son "cinéma citoyen", le réalisateur aime à dire que son rôle est de "braquer sa caméra là où l'on détourne le regard".

Ces entreprises ont une grande inquiétude sur les images qu'on pourrait rapporter. Nous avons vécu une forte surveillance policière.

Daniel Schweizer, réalisateur de "Trading Paradise"

>> L'interview de Daniel Schweizer. :

Interview de Daniel Schweizer, réalisateur de Trading Paradise
Interview de Daniel Schweizer, réalisateur de Trading Paradise / L'actu en vidéo / 4 min. / le 13 avril 2016

>> Tout savoir sur le film : "Trading Paradise" braque la caméra sur le coût humain de l'extraction et La Suisse au coeur du commerce des matières premières

>> Et pour aller plus loin sur la question: La Suisse au coeur du commerce des matières premières

Next!

Michael Moore à l'affiche

"Where To Invade Next", le nouveau documentaire du célèbre cinéaste américain Michael Moore ("Fahrenheit 9/11", "Bowling for Columbine") a été présenté à Nyon le 17 avril.

Le réalisateur militant a sillonné le monde à la recherche d'idées à ramener pour améliorer la vie des Américains: il découvre les cantines scolaires à la française, le système éducatif finlandais ou encore le droit aux vacances à l'italienne.

La fiche du film "Where To Invade Next" de Michael Moore sur le site de Visions du Réel

Les Suisses aiment le cinéma du réel

Le documentaire a la cote

Aujourd’hui, un film sur six projeté en Suisse est un documentaire. Contrairement à d'autres pays en Europe où la fréquentation pour ce genre de films diminue, celle enregistrée en Suisse reste stable.

"L'avantage en Suisse, c'est que le public aime le documentaire", affirme Laurent Dutoit, directeur de la société de distribution Agora Films à Genève.

>>Voir le reportage du 19h30

Le festival "Visions du Réel" fait du bien au cinéma suisse
Le festival "Visions du Réel" fait du bien au cinéma suisse / 19h30 / 3 min. / le 15 avril 2016

Sans commentaire

Un collage d’images et une bande sonore

Le cinéaste québécois Dominic Gagnon présente, dans l'émission Médialogues sur La Première, son film sur les Inuits, "Of The North". Un collage d’images puisées sur le web et une narration sans commentaire.

Seule une bande sonore accentue la dramatisation du sujet. Un vrai documentaire ou une performance artistique?

Portraits de jeunesse

Cauchemar alpin et rave party à l'iranienne

De cette sélection 2016, une thématique émerge: la jeunesse, synonyme de résistance et de liberté, ont expliqué les organisateurs.

Parmi les 180 films retenus en provenance de 49 pays, deux portraits sensibles de la jeunesse en Suisse et en Iran.

"Alptraum" de Manuel Lobmeier raconte l'histoire de deux amis d'enfance qui, armés d'une caméra, décident de passer l'été sur un alpage, histoire de raviver leur amitié au contact de la nature. Mais on ne s'improvise pas vacher et le rêve va tourner au cauchemar…

A l'autre bout du monde, dans le désert iranien, des DJs organisent clandestinement une rave party. "Raving Iran", de Susanne Regina Meures, dresse le portrait captivant d'une génération en quête de liberté.

>> A écouter, le sujet consacré à ces deux documentaires sur Espace 2 :

Alpträume. [Vision du réel]Vision du réel
Cauchemar alpin et rave party à l'iranienne / Les matinales d'Espace 2 / 8 min. / le 19 avril 2016

Lancement en musique

"Presenting Princess Shaw" lance le festival

C'est un film musical, "Presenting Princess Shaw" , qui a lancé cette 47e édition le 15 avril.

Il raconte les galères d'une YouTubeuse de la Nouvelle-Orléans qui poste ses chansons sur le net. Dans un kibboutz en Israël, un musicien l'écoute et, sans qu'elle le sache, décide de l'aider. Un conte de fées de l'époque d'internet...

Des documentaires invisibles

Ces films que le public ne pourra jamais voir

Le comité de sélection du festival Vision du réel a visionné 3000 films et en a retenu 180, projetés au public durant 10 jours. Malheureusement, la majorité de ces documentaires resteront inaccessibles au public romand faute de distribution. Pourquoi présenter des films que le public ne pourra jamais voir?