Mardi soir, une cinquantaine de personnes, ont envahi la Comédie Française, entraînant l'annulation de "Lucrèce Borgia". Parmi elles figuraient des intermittents du spectacle soutenus par des étudiants et des participants au mouvement citoyen "Nuit Debout" lancé fin mars contre la réforme du droit du travail.
Pas d'Isabelle Hupert à l'Odéon
Un peu plus tôt, c'est une représentation de "Phèdre(s)" avec Isabelle Huppert qui avait été annulée au Théâtre de l'Odéon, dont la terrasse, au premier étage, est occupée depuis dimanche soir.
Lundi soir, les intermittents rassemblés sur la place devant le théâtre en avaient été chassés par la police, au prix de quelques échauffourées et de jets de gaz lacrymogène par les forces de l'ordre. A Strasbourg, le Théâtre national est quant à lui occupé depuis mardi soir.
Les artistes et techniciens du spectacle entendent peser sur les négociations en cours visant à réformer leur régime particulier d'assurance chômage. Ils poursuivront les occupations jusqu'à être entendus.
ats/sbad
La ministre du Travail confiante
La ministre du Travail Myriam El Khomri a estimé mercredi que ces négociations devaient "se dérouler dans un climat serein". "Les partenaires sociaux du spectacle doivent se mettre d'accord de façon apaisée, c'est un élément déterminant. Mais je pense que cette négociation va aboutir", a-t-elle déclaré sur France 2.
"Nous faisons tout pour que ce régime qui est important pour les intermittents, avec cette spécialité culturelle, puisse se développer. Nous sommes très vigilants avec (la ministre de la Culture) Audrey Azoulay sur ce point là", a-t-elle assuré.
Déficit important
Le régime spécifique de ces salariés a été maintes fois critiquées pour son coût. Le déficit de ce régime d'assurance chômage atteint environ un milliard d'euros chaque année, soit environ un quart du déficit général.
Un effort global de 185 millions d'euros d'économies d'ici 2018 a été imposé aux intermittents le 24 mars dernier. Même si l'Etat compenserait une partie (environ 80 millions), les conditions sont jugées inacceptables par le syndicat CGT, qui fait planer la menace de perturber les festivals estivaux.