"J’ai toujours été fasciné par la musique. Lorsque j’avais 10 ans, j’ai écrit une composition décrivant la boîte à musique qui existe encore à la gare de Montreux…", racontait en 2007 Claude Nobs dans l’émission Pardonnez-moi de la RTS. Rien ne destinait pourtant cet enfant de Territet, petite commune voisine de Montreux, à faire de sa passion un métier.
D'abord appelé à reprendre la boulangerie familiale, le jeune Claude ne se voit pas travailler toute la nuit et opte pour un apprentissage de cuisinier, qu’il effectue à Bâle.
Claude pouvait séduire n'importe qui
Son CFC en poche, Claude Nobs revient à Montreux pour changer de voie: il rejoint l’office du tourisme de la ville, où on lui confie l’organisation d’évènements. En voyage à New York, il frappe au culot à la porte du label Atlantic Records et réussit à obtenir un soutien pour la création de son festival: "Il avait énormément de charisme et pouvait séduire n’importe qui", se souvient son compagnon Thierry Amsallem, qui a partagé sa vie pendant plus de 20 ans.
Successeur de Claude Nobs à la tête du festival, Mathieu Jaton a longtemps été son bras droit: "Claude était un vrai artiste créatif avec tout le sens positif et parfois négatif que cela pouvait représenter. Il fallait éviter de lui dire 'non', 'ce n'est pas possible' ou 'ça va être difficile', se souvient-il. Mais c'est ce qui a fait le génie du festival".