Né en Roumanie, il a été déporté à 15 ans dans le camp d'Auschwitz-Birkenau, ce qu'il racontera dans "La Nuit". Il a également écrit "La voix" en 1955, un livre autobiographique où il raconte son expérience dans les camps d'Auschwitz et Buchenwald.
Installé aux Etats-Unis, où il a mené une carrière universitaire, il a obtenu la nationalité américaine en 1968. Il avait reçu le prix Nobel de la paix en 1986.
"Un rayon de lumière", pour Netanyahou
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a salué sa mémoire, estimant qu'il était un "rayon de lumière et un exemple d'humanité qui croit en la bonté de l'Homme".
"L'Etat d'Israël et le peuple juif pleurent avec amertume la mort de Elie Wiesel", a-t-il ajouté.
L'écrivain avait reçu en 2010 un doctorat honoris causa de l'Université de Genève. En France, Elie Wiesel a été décoré en 1984 de la Légion d'honneur, avant d'être fait Grand-officier en 1990, puis Grand-croix en 2001.
Critique de la Suisse
Du fait de son engagement, Elie Wiesel s'était montré très critique face à l'attitude de la Suisse dans l'histoire. "Pendant longtemps, j'ai eu des problèmes avec la Suisse", avait-il souligné à Genève en 2010. "Pendant et avant la Deuxième Guerre mondiale, la Suisse n'était pas à la hauteur de mes idéaux pour un grand peuple", avait-il ajouté.
Durant l'affaire des fonds en déshérence, le Conseil fédéral avait proposé en 1997 à l'écrivain de participer comme doyen à la direction du fonds spécial destiné aux victimes de l'Holocauste. Elie Wiesel avait toutefois refusé, estimant que ce n'est pas son rôle de "mesurer ou quantifier la souffrance des autres".
agences/hend
Birkenau et Buchenwald
Né le 30 septembre 1928, en Transylvanie - aujourd'hui roumaine - Elie Wiesel est déporté à l'âge de seize ans au camp de Birkenau. Sa mère et sa plus jeune soeur vont disparaître à Auschwitz. Son père meurt devant lui à Buchenwald.
Libéré avec environ 60'000 autres prisonniers par les troupes américaines en avril 1945, Elie Wiesel est pris en charge par l'Oeuvre francaise de secours aux enfants. "Toutes les victimes n'étaient pas juives, mais tous les juifs étaient victimes", a-t-il expliqué en 1995 lors de la commémoration de cette libération.
Son séjour en France, de 1945 à 1956, lui permet de maîtriser le français, qui devient sa langue d'élection. Il va rencontrer les écrivains Jean-Paul Sarte et Albert Camus. Etabli depuis 1956 aux Etats-Unis, il en a adopté la nationalité en 1968. Il a enseigné les sciences humaines dans les universités américaines de Boston et de Yale.
Les hommages
Le président @fhollande salue la mémoire d’Elie Wiesel, un grand humaniste, inlassable défenseur de la paix pic.twitter.comI6rFtSpTH
— Élysée (@Elysee) 2 juillet 2016
Triste journée quand nos mémoires vivantes s'éteignent ... La Shoah, l'exigence d'Elie Wiesel : ne jamais oublier
— Manuel Valls (@manuelvalls) 2 juillet 2016
Elie Wiesel, rescapé de la Shoah, intellectuel brillant, humaniste engagé. C'est une conscience qui nous quitte. Son combat reste le nôtre.
— N. Kosciusko-Morizet (@nk_m) 2 juillet 2016
Grande tristesse, Elie Wiesel nous a quittés. Une conscience universelle disparaît dont la voix ne s'éteindra jamais pic.twitter.com/8dbp1OvnRs
— Najat Belkacem (@najatvb) 2 juillet 2016
Avec la mort d'Elie Wiesel, grande conscience du siècle passé, infatigable passeur de mémoire, nous perdons un précieux repère de l'humanité
— Rama Yade (@ramayade) 2 juillet 2016