Effectivement, s'il y a une soirée emblématique de l'ADN du Montreux Jazz, c'est bien celle-ci. Dès les premières notes, Herbie Hancock, en quartet électro-acoustique impeccable, resitue l'affaire à l'intention de ceux qui l'auraient oublié: Montreux couvre depuis toujours un très vaste territoire musical entre racines et avant-garde. Or, Herbie Hancock, c'est à la fois les racines ET l'avant-garde. Superbe concert, organique à souhait, et oui: ils ont joué "Cantaloupe Island".
Trio magique
Débarque ensuite le trio composé de Brad Mehldau (claviers) John Scofield (guitare) et Mark Guiliana (le jeune prodige qui joue de la batterie sur "Blackstar", le dernier Bowie!). Et le bouchon est poussé encore plus loin. Magnifique. En fermant les yeux, on s'imagine par instants revenu aux grandes cavalcades électriques du groupe de Miles Davis à... Montreux. Mais nous sommes en 2016 et la formation est bien de et dans son époque. Si c'est ça, le jazz d'aujourd'hui, on prend sans réserves!
Pour terminer la soirée, le quartet du guitariste anglais John McLaughlin - avec un bassiste virtuose mais qui porte des gants, une première de mémoire de festivalier - poursuit dans la même veine, avec toutefois quelques accents plus bluesy, mais là encore, l'ombre de Miles plane sur la salle, pour le plus grand plaisir du public.
Pierre-Yves Maspoli