Des dissensions étaient déjà apparues par le passé, mais il semble qu'il y ait volonté aujourd'hui de crever l'abcès. Ces nouvelles critiques partent d'une bisbille autour de billets pour les concerts jeunes. Mais derrière cette escarmouche anecdotique ressort le vieux conflit sous-jacent entre la présidente du conseil de fondation et d'autres membres de son conseil.
André Piguet, musicien à la retraite dévoué depuis toujours à l'orchestre, joue en quelque sorte les Winkelried en tant que président des Amis de l'OSR: il se sacrifie et dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas dans ce milieu musical d'ordinaire assez muet.
Une présidente jugée trop interventionniste
Il est reproché à Florence Notter son interventionnisme: elle se mêlerait de tout y compris des programmes, ce qui n'est pas son rôle. Plusieurs personnes ont confié à la RTS qu'elle réclame de mettre à l'affiche certaines oeuvres pour contenter des mécènes. On lui reproche aussi de mettre ses partenaires de discussion devant le fait accompli: les séances sont agendées au compte-goutte, il n'y aurait pas de liberté de parole.
Dans l'article de la Tribune de Genève, le directeur du Festival de Verbier Martin Engström, qui a quitté cet été le conseil de fondation de l'OSR, reproche à Florence Notter son désir de contrôler tous les aspects de l'OSR et la hiérarchie archaïque qui gouverne l'institution.
Orchestre déjà fragilisé à sa tête
L'OSR vit depuis de nombreux mois sans directions artistique et administrative. Mais cette vacance des pouvoirs touche à sa fin puisqu'une nouvelle directrice sera en place début novembre et que le nouveau chef d'orchestre dirigera dès janvier prochain.
Contactée par la RTS, la présidente du conseil de fondation Florence Notter n'a pas souhaité s'exprimer.
Sylvie Lambelet/oang