C'est un rituel presque sacré le dimanche soir dans le monde germanophone. Des millions de personnes en Allemagne, en Autriche et en Suisse s'installent devant leur télévision pour regarder "Tatort", scène de crime en français. La série policière, lancée en 1970, a célébré dimanche soir son millième épisode.
Le générique n'a pratiquement pas changé depuis la première enquête diffusée le 29 novembre 1970. Chaque épisode répond aux mêmes règles. Nonante minutes, le meurtre dans les premières minutes, et surtout, il faut que le cas soit élucidé.
"Tatort a su trouver des sujets dans l'air du temps"
La série policière peut se comprendre comme un miroir de la société germanophone. Regula Freuler est chroniqueuse TV pour la NZZ am Sonntag et le magazine de cinéma Frame.
"Tatort socialise les gens. C'est le rituel télévisuel du dimanche soir. Les enfants le regardent avec leurs parents, ce qui permet d'attirer la nouvelle génération. Par ailleurs, Tatort a toujours réussi à se renouveler avec des sujets dans l'air du temps. L'avant-dernier épisode, par exemple, parlait de recrutement de djihadistes. Et ça préoccupe toutes les générations, les jeunes comme les plus âgés."
Loin de la lenteur de "Derrick"
Les enquêteurs et les lieux changent régulièrement, loin de la lenteur habituellement associée à la série "Derrick", note encore Regula Freuler, pour expliquer comment le genre a su se renouveler en Allemagne. "Les commissaires de Tatort, pas tous mais la plupart, sont incroyablement contemporains."
La Suisse tout comme l'Autriche produisent occasionnellement des épisodes, de quoi accentuer encore le côté fédérateur de "Tatort". L'audience est d'ailleurs plutôt en augmentation. Chaque dimanche, la série rassemble en moyenne entre 8 et 10 millions de téléspectateurs.
Rouven Gueissaz/kkub