L'engouement est bien là, car le son des vinyles est, selon les spécialistes, très bon. Ce support reflète des envies et des valeurs très contemporaines, notamment chez les 13-14 ans. Les ados sont aussi enthousiastes.
Les adeptes de vinyles aiment toutes sortes de musiques et ils s'intéressent aux vinyles de deuxième main, à des ré-éditions d'albums ou à des artistes dans l'air du temps. Aujourd'hui il y a également beaucoup de groupes alternatifs et locaux qui sortent des microsillons.
Objet vintage
Dans les années 70, c'était le seul moyen d'écouter de la musique. Mais selon François Gauthier, professeur à l'Université de Fribourg, le disque vinyle a aujourd'hui un autre sens. "Le disque devient un peu comme le bio, comme le vin nature. Un produit qui n'est pas pour tous et qui définit une communauté esthétique", déclare-t-il au micro de la RTS.
L'écoute d'un vinyle, une expérience
Michael Déforné, disquaire à Fribourg, explique que l'écoute d'un vinyle est une expérience toute particulière. On respecte plus l'oeuvre de l'artiste, on se met en discussion avec cette oeuvre.
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Habitués à écouter de la musique sur nos portables, tout en faisant autre chose, l'écoute d'un disque est différente car elle impose le décrochage. La musique s'écoute sans faire autre chose, ce qui est en opposition au manque du temps chronique qui caractérise notre temps.
Il n'y a qu'un pas entre ce que l'on pourrait appeler ces rituels d'écoute et le concept danois du bonheur dont on parle beaucoup en ce moment, le hygge.
C'est une forme de bonheur simple. On se réunit entre amis dans un cadre chaleureux autour d'un bon feu, on met des chaussettes en laine, on grignotte des choses délicieuses et on déconnecte. On profite de l'instant présent.
Alors le vinyle, c'est non seulement du bon son mais aussi un objet bien ancré dans les désirs et les envies des jeunes et des moins jeunes de notre temps.
Camille Degott/mcc