Pourquoi le dos? Parce qu'on ne se voit pas de dos, que notre dos nous échappe, parce qu'on oublie qu'il est nu, notre dos, et qu'il est non seulement vertigineux, mais bon et franc. Comme un aveu, une confession, une révélation, un secret surpris – les dos nus avouent toujours, on leur pardonne bien plus qu'aux seins.
Le dos? Parce que la main s'y promène au large, comme un marcheur dans une plaine à l'infini, sans les monts des seins ni le val qui court entre les fesses pour freiner son chemin. Parce qu'il encourage la caresse généreuse. Ou au coup de poignard. Parce qu'il n'y a pas que la bête à deux dos, dans la vie du lit, et qu'il invite aussi, le dos, aux assauts par (le) derrière. Parce qu'il y a toujours un moment où ses omoplates se mettent à saillir (si, saillir, et honni soit qui mâle y pense) et que cette façon qu'ont les omoplates de surgir pointues sous la peau du dos, rappelle les dos des petites filles et des petits garçons que nous sommes restés. Parce qu'il est beau, poil au dos, et qu'il y a des gens pour aimer ça, les dos d'ours de velours.
Le dos, aussi, parce que Pierre Richard joue à Monthey, sur la scène du Crochetan, "Petit éloge de la nuit" jusqu'au 3 mars, avant de reprendre ce texte d'Ingrid Astier à Mézières, sur la scène du Jorat, les 20 et 21 avril.
Parce que le comédien français était sur le plateau de "La Puce à l’oreille" et qu'il y a commenté, pour les invités d'Iris Jimenez, la fameuse scène du "Grand Blond avec une chaussure noire" où il découvre Mireille Darc côté pile, et qu'il en a le souffle coupé – et le sifflet aussi, momentanément, on l'espère pour lui, rapport au bruit de bébé qu'il émet devant la chute des reins de la blonde ingénue.