Créer sous pseudonyme, c’est vieux comme le monde. Pour protéger sa réputation ou tout simplement sa vie, ou encore pour se réinventer. Dans les années 1970, l'écrivain Romain Gary devint Emile Ajar, et remporta deux Prix Goncourt sous deux noms différents.
En 2017, dans le monde saturé d'images des réseaux sociaux, l'anonymat est paradoxalement devenu un plan marketing selon Valérie Gorin, sociologue des médias. Les artistes entretiennent le mystère en restant invisibles, explique-t-elle. Le public s'interroge pour comprendre qui se cache derrière ces personnes, donnant naissance à des rumeurs, ce qui est au final une bonne stratégie pour faire parler de soi, poursuit la spécialiste.
En choisissant d'être invisible, ce que dit Banksy c'est "ne faites pas attention à moi, l'homme, mais faites attention à mon art et à mon talent".
En musique, le collectif Fauve, les rappeurs PNL ou encore la chanteuse Sia, sous sa perruque, cultivent un certain anonymat. Mais Daft Punk et leurs casques icôniques représentent les stars du genre.
Prochaine étape: disparaître totalement derrière des avatars, à l'image du groupe Gorillaz fondé par le musicien Damon Albarn. Ces personnages de cartoons sont devenus de vraies rock stars, jusqu'à donner, ce printemps, leur première interview en chair et os... ou presque.
Martine Clerc/mh