L'agressivité des artistes contre Trump peine à s'exprimer sans choquer

Cette mise en scène a choqué les Etats-Unis et forcé l’artiste Kathy Griffin à s’excuser. Cette anecdote révèle la difficulté des artistes américains à exprimer leur opposition à Donald Trump. Leurs excès vont souvent à l’encontre du but recherché. Et ils trahissent aussi, plus largement, la dégradation du discours politique américain.

Le geste de l'humoriste n'a pas du tout plu au président américain qui s'est fendu d'un tweet sur son compte.

Cet épisode a obligé l'actrice à s’excuser platement pour cette scène de décapitation présidentielle, qui montre parfois la haine qu'éprouvent certains artistes américains envers le président Trump.

L'agressivité des artistes

L’acteur Robert de Niro a prononcé le discours inaugural de l'Université Brown en annonçant aux diplômés qu’ils vivaient dans une "comédie débile".

L’an dernier, plus direct, de Niro n'avait eu d’autres ressources que d’aligner une série d’injures contre le président américain.

Plus récemment, l’humoriste et présentateur vedette du "Late Show" sur CBS, Stephen Colbert, a dû s’excuser pour avoir évoqué la bouche de Donald Trump et l’usage scabreux qu’en ferait Vladimir Poutine. Et c’était après avoir rappelé à "ce gorille de Trump" que les marches de protestation rassemblent plus de gens contre lui que contre le cancer.

Les artistes d'autres pays s'immiscent aussi. Cette semaine à Kansas City, Roger Waters, l’ancien leader de Pink Floyd, a traité Donald Trump de "crétin", sur fond du morceau "Pig" (le cochon).

L'impuissance rageuse

L'agressivité des artistes contre Trump soulève une impression d’impuissance rageuse et elle a tendance à plutôt servir politiquement le président, qui dénonce les outrages d’une élite artistique coupée du peuple.

L’impact politique des artistes reste très limité. Hillary Clinton est bien placée pour le savoir, elle qui a été fortement soutenue par tout Hollywood, sans pour autant gagner les élections.

Philippe Revaz/mcc