L'histoire ressemble à un scénario d'un film d'Indiana Jones, les serpents et les araignées en moins. Dans les années 80 un marchand d'antiquités réputé de Genève acquiert un sarcophage romain d'une inestimable valeur représentant les 12 travaux d'Hercule. A qui? Comment? On ne le sait pas vraiment, puisque le marchand périt en 1998 dans le crash du vol SR111 de Swissair et que ce sont ses deux fils, eux aussi marchands d'antiquités, qui héritent du sarcophage.
Caché sous des vieux cartons
En 2010, les employés de l'administration fédérale des douanes font un contrôle d'inventaire aux Ports Francs à Genève et découvrent le sarcophage au fond d'un entrepôt, sous un tas de vieux cartons et de couvertures. Une première expertise estime qu'il vient probablement de Turquie. Les autorités turques sont alertées et lancent une procédure d'entraide pour récupérer le sarcophage.
Un sarcophage d'origine douteuse
Le magnifique objet découvert aux Ports-Francs il y a sept ans provient d'une fouille illicite ayant eu lieu près d'Antalya, en Turquie. C'est ce qu'a révélé une minutieuse enquête menée par le Ministère public genevois, en collaboration avec les autorités suisses et turques. Plusieurs expertises ont été menées pour déterminer sa provenance exacte, avant de le restituer à son pays d'origine.
Un collaborateur scientifique et un professeur de l'Université de Genève ont participé à l'enquête et procédé à des analyses comparatives de terre et de marbre. Leurs analyses, ainsi qu'un rapport archéologique rendu par un professeur belge, prouvent l'origine turque de l'objet. Ils ont mis un terme à une saga judiciaire qui aura duré sept ans.
Exposé au public à Genève
Avant d'être restituée, le sarcophage sera exposé au public du 22 juin au au 2 septembre à l'Université de Genève dans le cadre d'une exposition intitulée "L'affaire du sarcophage romain". D'autres pièces de la même époque et appartenant à l'UNIGE seront également exposées.
Lucia Sillig/ats/mh