Le cinéma bénéficie toujours plus d'incitations fiscales, en Suisse aussi

Le tournage de la superproduction de l'Américano-Britannique Christopher Nolan a eu lieu sur les côtes normandes et a bénéficié d'un abattement fiscal lié aux dépenses de tournage: le crédit d'impôt international. Il vise à inciter les productions étrangères à réaliser des films sur le territoire français.

Mesures décidées par les cantons en Suisse

"En Suisse, c'est assez compliqué parce que toutes les questions fiscales sont réglées par les cantons" souligne Ivo Kummer, chef de la Section cinéma à l'Office fédéral de la culture. "C'est pour cela qu'on ne peut pas offrir quelque chose valable pour toute la Suisse, ce sont les cantons qui doivent faire des exceptions."

Il est cependant difficile d'imaginer des crédits d'impôts cantonaux. Mais il existe néanmoins un mécanisme helvétique de mesures fiscales incitatives: la promotion de l'investissement dans la cinématographie en Suisse. Il a été mis en place par le conseiller fédéral Alain Berset pour inciter les films étrangers à venir tourner en Suisse.

Sorte de ristourne sur les dépenses

Mais "comme c'est de l'argent de l'Office fédéral de la culture, il y a une condition", explique Thierry Spicher, producteur à Box productions: c'est qu'il y ait un coproducteur suisse. "Mais comme dans tous les mécanismes de crédits d'impôt, l'argent - qui est une sorte de rabais ou ristourne sur ce que vous dépensez - est conditionné à ce qu'on appelle des dépenses éligibles comme des nuits d'hôtel, des techniciens locaux. C'est le mécanisme qui existe à peu près dans tous les pays du monde aujourd'hui."

A l'inverse, une équipe de tournage suisse peut bénéficier elle aussi d'un crédit d'impôt dans n'importe quel pays, pour autant qu'elle remplisse les conditions locales. Au Luxembourg par exemple, l'une d'elle exige d'engager des techniciens luxembourgeois.

Pierre-Etienne Joye/oang