Emmanuel Macron a promis, mardi, à Ouagadougou, de restituer dans les cinq ans les oeuvres d'art africaines se trouvant en France. Sous les applaudissements des étudiants burkinabés, le président français a souligné qu'il ne pouvait accepter que ces oeuvres demeurent en France ou ailleurs. Un discours qui a résonné jusque chez nous.
La Suisse est en effet l'un des grands musées africains de la planète. Des collectionneurs, des missionnaires, des ethnographes ont contribué à enrichir les collections. Selon une estimation d'il y a quinze ans, plus d'une centaine de milliers d'oeuvres du continent noir s'y trouveraient.
Sans passé colonial, la Suisse a pourtant connu une restitution. "C'était en 2010, le musée Barbier Muller a rendu un masque Makondé, dont on a découvert qu'il avait été volé, au musée national de Tanzanie", explique Marc-André Renold, professeur de droit international des biens culturels à l'Université de Genève.
Les restitutions peuvent aussi concerner des objets culturels ramenés en Suisse par des ethnologues et offerts aux musées d'ethnographie, comme ces têtes maories rendues à leur peuple des antipodes, en Nouvelle-Zélande.
Simon Corthay/mcm