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Philippe Geluck: "Rien n'est plus beau qu'une image dessinée"

Philippe Geluck pose avec son Chat, en septembre 2017 [AFP - JOEL SAGET]
Philippe Geluck pose avec son Chat, en septembre 2017 - [AFP - JOEL SAGET]
Le dessinateur belge Philippe Geluck s'est confié à la RTS pour parler de son enfance où il rêvait d'être clown, de son père, de ses admirations, des différents métiers qu'il a pratiqués. En attendant l'ouverture, en 2010, à Bruxelles, du musée dédié au Chat.

En 1986, Philippe Geluck publiait le premier album du Chat, sobrement intitulé "Le Chat". En 2017, après sept ans d'absence, la créature la plus statique de l'histoire de la bande dessinée revient dans un album de 48 pages intitulé "Chacun son chat", édité chez Casterman. L'aphorisme à retenir: "Il paraît qu'après la mort, l'esprit quitte le corps. Chez les cons, cela s'est passé de leur vivant."

21e tome déjà

Sur la couverture de ce 21e tome, le félin philosophe et cravaté tient en laisse un petit chien, fan de son maître. C'est le moment de poser la question à son créateur: son chat aurait-il pu être un chien?

Non, le chien a un petit côté servile, trop obéissant et surtout il croit indéfectiblement à l'être humain. Le chat, au contraire, vous regarde de haut

Philippe Geluck, créateur du Chat

Ce n'est pourtant pas un chat élégant et mystérieux qui, à l'origine, a inspiré le dessinateur belge mais le gros matou de ses voisins, quand il était enfant. Un chat trop gros et un peu ridicule, baptisé Passe-partout alors qu'il ne passait nulle part.

>>> A écouter, Philippe Geluck parle de son enfance et de ses admirations:

Philippe Geluck en visite à la RTS. [RTS - Marc Bertolazzi]RTS - Marc Bertolazzi
Philippe Geluck, auteur de bande dessinée, "Chacun son chat" Ed. Casterman / Entre nous soit dit / 57 min. / le 11 décembre 2017

Dessinateur, chroniqueur radio et TV, humoriste, comédien - il a d'ailleurs souvent joué à Genève et Lausanne dans sa jeunesse - Philippe Geluck doit beaucoup à son père, Didier Geluck, le héros de son enfance. Dessinateur de presse de 1945 à 1953, militant communiste, puis distributeur des films de l'est, c'est lui qui fera découvrir aux Bruxellois les premiers Polanski, Milos Forman ou Tarkovski, lesquels venaient manger à la maison.

"Mon père m'a initié à l'art, à la peinture, notamment à Pierre Soulages, que nous rencontrions souvent. J'ai compris alors la force de ces fameux noirs brossés. C'est lui aussi qui m'a fait découvrir la revue "Bizarre" et le magazine "Hara-Kiri". Philippe Geluck dit son admiration pour les dessinateurs Sempé, Tomi Ungerer, Saul Steinberg, Chaval, Siné ou encore Roland Topor:

Topor était véritable écrivain et dessinateur, alors que je ne suis qu'un écriveur, un mot inventé par Pierre Desproges, dont je me sens proche.

Philippe Geluck

En flamand, Geluck signifie "Chance". Le petit Philippe n'en a pas manqué qui, à six ans dessinait comme personnage récurrent un chauve avec un gros nez. "Ce que je suis devenu plus tard", s'amuse-t-il au micro de la RTS.

Un musée dédié au Chat

Repéré à 16 ans par un laveur de vitres qui tombe sous le charme de son journal illustré dans les toilettes familiales, celui qui rêvait d'être clown publie ses premiers dessins rémunérés dans le magazine humoristique "L'Oeuf".

La suite, on la connaît: quarante ans de carrière, des millions de fans, plusieurs distinctions et bientôt un musée du Chat et du dessin d'humour qui ouvrira ses portes à Bruxelles, en 2020. Cet espace de 1300 mètres carrés sera répartis en trois zones: le travail ancien, actuel et futur de Philippe Geluck; l'exposition tous les six mois d'un dessinateur invité et une troisième zone consacré au chat dans l'art, de l'histoire égyptienne à nos jours.

Propos recueillis par Mélanie Croubalian/réalisation web Marie-Claude Martin

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