Les attentats de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 avaient suscité une mobilisation inédite, mais qu'en reste-t-il? "Au-delà des débats sur la liberté d'expression, au-delà des polémiques (...), cela nous ramène à l'essentiel. Ce jour-là, il y a trois ans, ce sont des gens qu'on a assassiné pour leurs idées, pour un dessin", se remémore Patrick Chappatte (voir son portrait en vidéo ci-dessus).
Interrogé dimanche dans le 19h30, le caricaturiste genevois regrette que "peu de choses" ont changé depuis les attaques: "Les dessinateurs de Charlie Hebdo sont tous sous surveillance 24 heures sur 24, trois ans après."
"L'humour est aussi nécessaire que l'air qu'on respire. Ils sont morts pour l'exercice de cette liberté", poursuit-il, rappelant qu'"un dessin, aussi choquant soit-il, n'a jamais tué personne".
"Donald Trump est un ouragan à lui tout seul"
Caricaturiste pour Le Temps, la NZZ mais aussi le New York Times, Patrick Chappatte est aussi revenu sur la revue de l'année 2018 qu'il a anticipée pour le célèbre quotidien américain. Au menu notamment: changement climatique, harcèlement sexuel, rapports de forces entre hommes et femmes.
L'une de ses cibles préférées? Le président américain Donald Trump, qu'il dessine déclenchant une guerre nucléaire le 31 décembre 2018.
"C'est un ouragan à lui tout seul", lance le Genevois. "C'est la première fois que je suis confronté à un personnage où le matin je me mets sur un sujet d'actualité, par exemple sa dernière déclaration, et le temps que je rende mon dessin dans la soirée il a déjà causé deux ou trois autres chaos."
vtom