Maître Georges Sabellicus, Faustus junior, père et source des nécromants, astrologue, second en magie, chiromancien, aéromancien et pyromancien, second en hydromancie.
Un Faust, un vrai, est né en Allemagne à la fin du XVe siècle. Mais les traces historiques qu'il laisse sont plutôt lacunaires: un horoscope commandé en 1520, une interdiction de séjour à Nuremberg en 1532, une description peu élogieuse par l'abbé bénédictin Jean Trithème en 1536. Faust est donc lettré, peut-être occultiste, une figure en négatif de l'humanisme renaissant. Un anti-Luther selon l'historienne Elisabeth Brisson.
La légende s'empare rapidement du personnage et on lui prête d'abord une fin malheureuse et violente, résultat de son commerce avec le démon.
En 1587 paraît un best-seller, "L'Historia", un livre dont on ne connaît pas l'auteur et qui retrace en quatre livres (quatre, comme les Evangiles) toute la vie de Faust. Le docteur, cette fois-ci, signe le pacte de son sang avec un démon appelé Mephostophiles (sic). Vingt-deux éditions seront publiées jusqu'en 1599. C'est cette "Historia" que le contemporain de Shakespeare Christopher Marlowe traduit, apprête, dramatise dans l'Angleterre élisabéthaine. Faust a franchi les frontières allemandes et advient désormais "La tragique histoire du Dr Faustus".