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Spotify crée un précédent en bannissant R. Kelly, accusé d'abus sexuels

Il sera toujours possible d'accéder aux titres de R. Kelly, mais ils n'apparaîtront plus dans les playlists générées par la plate-forme. [Frank Micelotta]
Il sera toujours possible d'accéder aux titres de R. Kelly, mais ils n'apparaîtront plus dans les playlists générées par la plate-forme. - [Frank Micelotta]
La plateforme de streaming musical Spotify a annoncé jeudi retirer de ses playlists les chansons de l'artiste américain R. Kelly, après un appel du mouvement Time's Up à "couper les ponts" avec le chanteur accusé d'abus sexuels.

Il s'agit là d'une première dans le monde de la musique en ligne. En août 2017, Spotify avait écarté de son service une vingtaine de groupes qualifiés de "haineux", liés au mouvement suprémaciste blanc ou aux néo-nazis.

Mais la nouvelle charte de Spotify publiée jeudi étend désormais le champ d'action à la vie privée des artistes, au-delà de leur oeuvre.

Règles modifiées

"Lorsqu'un artiste ou un créateur fait quelque chose de particulièrement nocif ou haineux (par exemple violence envers les enfants ou violence sexuelle), cela peut changer la façon dont nous travaillons avec lui ou dont nous le soutenons", explique la plate-forme suédoise.

Spotify se défend pourtant de "censurer du contenu en raison de la conduite d'un artiste ou d'une création. Mais nous voulons que nos décisions éditoriales reflète nos valeurs.

La décision de Spotify "pourrait faire date culturellement, estime Larry S. Miller, professionnel du monde de la musique et professeur à l'université NYU Steinhardt.

afp/br

>> Sujet traité dans La Matinale de RTS La Première, vendredi 11 mai

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Pas de condamnation

R. Kelly est accusé depuis plusieurs années d'abus sexuels, même s'il n'a jamais été condamné. Le chanteur et producteur de 51 ans, auteur du hit "I believe I can fly", avait été inculpé pour pornographie sur mineurs en 2002, mais finalement acquitté en 2008.

Selon une enquête publiée en juillet 2017 par le site d'informations Buzzfeed, le chanteur a aussi été accusé d'avoir des quasi-esclaves sexuelles à ses domiciles de Chicago et Atlanta, même si les allégations, démenties par le chanteur, n'ont débouché sur aucune inculpation.

Fin avril, le mouvement Time's Up avait réclamé que des "enquêtes appropriées" soient menées sur toutes ces accusations.

Réactions de l'entourage

"R. Kelly n'a jamais été accusé de haine et ses textes expriment l'amour et le désir", a réagi l'équipe du chanteur dans une déclaration à plusieurs médias américains.

L'entourage de R. Kelly a également rappelé que Spotify "faisait la promotion d'autres artistes" condamnés par la justice, arrêtés pour violence conjugale ou qui "chantent des textes violents et hostiles aux femmes par nature", ce qui n'est pas le cas du chanteur originaire de Chicago.