Bécassine n'a cessé de soulever polémiques et virulentes controverses. Créature stupide ou pleine de bons sens? Servile ou téméraire? Conservatrice ou avant-gardiste?
Récemment, c'est le collectif breton Dispac'h qui a appelé au "boycott actif" du film de Bruno Podalydès, sorti le 20 juin. Selon ce groupe, le film est une insulte à "la mémoire de notre peuple, une insulte à toutes les femmes de Bretagne et une insulte à toutes les femmes qui connaissent ou ont connu l'immigration".
Le réalisateur réfute le terme de polémique. "Pour qu'elle existe, il faut un débat et pour qu'un débat existe, il faut des points de vue. Il faut donc voir, or le collectif n'a pas vu le film et ne veut pas le voir".
Il se se défend aussi de tout mépris à l'égard de la Bretagne. Sa Bécassine a une portée universelle comme l'est l'enfance.
Enfin, le réalisateur estime qu'il est abusif de considérer Bécassine comme l'étendard de l'exode rural de 1900 et des femmes qui en ont souffert. Pour lui, Bécassine est un personnage de papier, et c'est très bien ainsi.
Alors qu'est-ce qui l'a séduit dans ce personnage à la coiffe blanche, à la robe verte et au parapluie rouge? La palette graphique, d'abord, mais surtout ce qu'il nomme "le mystère Bécassine".
C'est une âme d'enfant dans un corps d'adulte. Du coup, on ne s'en moque pas
Bruno Podalydès dit qu'il a été ému par sa croyance en la parole donnée, son inventivité, sa curiosité, son bon sens et son extraordinaire amour des autres. "C'est la première fois dans mes films qu'un personnage dit "Je t'aime". Moi, si pudique, j'assume pleinement ce côté déclamatif, y compris dans le point d'exclamation de l'affiche."