Au programme de l'auditorium Stravinski dimanche soir, Angus et Julia Stone, puis Rag'n'Bone Man. Le prix: 108 francs au minimum, 216 pour un couple, sans compter une éventuelle boisson, un repas ou le transport.
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L’an dernier, le festival a joué la transparence et dévoilé comment il répartit cet argent. Pour un billet à 90 francs, l’artiste se taille la part du lion: 56 francs 70. Ensuite, 8 francs 10 sont dépensés pour aménager la salle, et 23 francs 40 sont dévolus aux frais divers: droits d'auteur, billetterie ou transport. Ce qui laisse un bénéfice de 1 franc 80, et ce uniquement si la salle est pleine.
Pour la Fédération romande des consommateurs, le prix des billets est certes élevé, mais pas trop. Et surtout difficile à faire baisser. "Il faudrait augmenter les recettes. Mais au niveau de la billetterie, c'est très compliqué, les salles sont limitées. On pourrait augmenter le sponsoring, mais avoir de la pub partout dans les salles -ce qui n'est pas le cas pour l'instant- ce n'est pas terrible pour le consommateur. On pourrait augmenter le prix des boissons, qui ont une forte marge, mais on a déjà des prix élevés à 5.- la bière. Cela ferait hurler les gens", estime Robin Eymann, de la Fédération romande des consommateurs à la RTS.
Augmentation des prix
Cette année, les billets les moins chers coûtent 55 francs: une soirée avec, entre autres, la Suissesse Flèche Love au Lab. Mais le prix peut monter jusqu'à 335 francs pour le concert de Jamiroquai au Stravinski.
Selon les calculs de la RTS, le prix moyen d'un billet au Stravinski a augmenté de 22% en 10 ans. Et l'augmentation est plus marquée encore dans les grands festivals open airs de Suisse. Selon une enquête de SRF, l'augmentation atteint 36 % en moyenne et jusqu'à 74% au Gurten Festival à Berne.
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Viviane Gabriel/jvia
Les coûts d'infrastructure en hausse
"Beaucoup de choses se sont passées dans le domaine des festivals au cours des dix dernières années", a expliqué cette semaine à SRF le porte-parole du Gurten Festival, Simon Haldenmann. Il a notamment invoqué une augmentation des coûts d'infrastructure et des cachets en hausse pour les artistes.
Selon lui, le coût pour faire venir des têtes d'affiches a doublé en dix ans, passant de 250'000 à 500'000 euros. Les concerts sont aussi devenus plus élaborés, impliquant une hausse des coûts qui doit être répercutée sur les billets.
L'évolution de l'industrie musicale dans son ensemble est également mise en cause. Les revenus liés à la vente d'albums s'étant effondrés ces dernières années, les musiciens doivent désormais miser davantage sur les concerts pour gagner leur vie.
Il faut dire qu'en dix ans, la fourchette des prix a évolué. Le premier prix en 2008 était la soirée reggae à 65 francs. À l'autre extrême, on trouvait un hommage à Quincy Jones à 380 francs.