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Oleg Sentsov "veut et espère vivre" mais "n'a pas l'intention de s'arrêter"

Manifestation pour libérer le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov. [DPA - Paul Zinken]
Manifestation pour libérer le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov. - [DPA - Paul Zinken]
Le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, en grève de la faim depuis plus de trois mois dans une prison russe, "veut et espère vivre" mais "n'a pas l'intention de s'arrêter", a indiqué mercredi une militante des droits de l'Homme qui l'a rencontré.

"Ce n'est pas un suicidaire, il veut et espère vivre [...]" a indiqué mercredi à l'AFP Zoïa Svetova, qui a pu s'entretenir deux heures avec le cinéaste mardi dans sa prison du Grand Nord russe.

"J'ai compris qu'il n'avait pas l'intention de s'arrêter avant la libération des prisonniers politiques ukrainiens. Cette force d'esprit lui donne la force de supporter ces conditions de détention et l'espoir que ses exigences seront entendues tôt ou tard", a-t-elle poursuivi.

>> A voir: "L'Europe se mobilise pour le réalisateur ukrainien Oleg Sentsov " dans le 19h30 :

L'Europe se mobilise pour le réalisateur ukrainien, Oleg Sentsov, détenu en Russie
L'Europe se mobilise pour le réalisateur ukrainien, Oleg Sentsov, détenu en Russie / 19h30 / 2 min. / le 13 août 2018

La semaine dernière, sa cousine, Natalia Kaplan, avait indiqué qu'Oleg Sentsov lui avait écrit dans une lettre sentir que la fin était "proche". Son avocat a déclaré de son côté que le réalisateur était "prêt à mourir".

Selon Zoïa Svetova, M. Sentsov dit être dans un "état pré-critique" et prend "des compléments alimentaires" destinés habituellement aux malades incapables de se nourrir.

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Les craintes

Le cinéaste lui a dit avoir perdu 17 kilogrammes tandis que les médecins de la prison parlent de 11 kilos, précise Zoïa Svetova, disant craindre une défaillances de ses reins ou de son coeur.  "S'il se sent mal, ils l'emmèneront à un hôpital qui se trouve à 15 minutes de route. Ce n'est pas loin, mais s'il va vraiment très mal, ce n'est pas sûr qu'ils auront le temps de le sauver", a-t-elle affirmé.

D'après Mme Svetova, le prisonnier se tient debout et marche, regarde la télévision, écrit et reçoit "beaucoup de lettres".

Une solution politique

Les ambassadeurs du G7 à Kiev, ainsi que de nombreuses personnalités du monde culturel ont appelé à sa libération. Vendredi, le président français Emmanuel Macron a fait "plusieurs propositions" à Vladimir Poutine, lors d'un appel téléphonique afin de "trouver de façon urgente une solution humanitaire" pour Oleg Sentsov.

Sa mère Lioudmila avait écrit fin juin à Vladimir Poutine pour lui demander de le gracier mais le Kremlin, selon des médias russes, lui a opposé une fin de non-recevoir.

Mercredi, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a répété qu'une grâce ne pouvait être accordée qu'à la demande du prisonnier. Oleg Sentsov s'y refuse. Vladimir Poutine et le président ukrainien Petro Porochenko avaient évoqué en juin au téléphone un éventuel "échange de prisonniers" entre les deux pays, mais cela ne s'est pas concrétisé.

afp/mcc

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Le combat du cinéaste

Opposé à l'annexion de la Crimée par Moscou en 2014, Oleg Sentsov a été condamné à 20 ans de détention pour "terrorisme" et "trafic d'armes" à l'issue d'un procès dénoncé par Kiev, l'Union européenne et les États-Unis.

En grève de la faim depuis le 14 mai, le cinéaste de 42 ans exige la libération de "tous les prisonniers politiques" ukrainiens détenus en Russie.