"Si j'étais la municipalité de Genève, je prévoirais des cases d'affichage blanches pour un gars comme moi et puis on me payerait des affiches qui ne signifient rien du tout, qui ne vendent rien du tout, qui sont juste là pour faire rêver les gens", écrivait Nicolas Bouvier le 22 septembre 1975. La Bibliothèque de Genève, où il a commencé sa carrière d'iconographe, réalise ce souhait depuis mercredi.
Des dessins de tortues, une planche anatomique de médecine chinoise, une vue d'un glacier: quinze images ont été choisies parmi les milliers de reproductions du fonds iconographique de l'écrivain genevois pour être affichées dans les rues de Genève jusqu'au 24 octobre. Elles sont "poétiques" et "incongrues", a relevé Nicolas Schaetti, commissaire d'exposition avec Barbara Prout.
Nicolas Bouvier a récolté environ 30'000 images dans des livres illustrés. Archiviste, Barbara Prout vient de terminer l'inventaire du fonds manuscrit et des archives papier du fonds iconographique de l'écrivain conservés par la Bibliothèque de Genève. L'institution détient aussi sa bibliothèque de travail.
Impressions de voyage
Egalement dans le cadre du programme "Follement visuel - Un automne en images avec Nicolas Bouvier", un accrochage du journal photographique de "L'Usage du monde" sera présenté le 4 octobre lors d'une soirée exceptionnelle en présence de proches et d'amis de l'écrivain. A cette occasion, l'historien de la photographie Olivier Lugon et l'écrivaine Sylviane Dupuis donneront des conférences.
La Bibliothèque de Genève expose aussi jusqu'au 2 février, à l'étage du Prêt à domicile, une sélection de ces photographies prises entre 1953 et 1955. La visite est conçue comme des impressions de voyage, selon Nicolas Schaetti. Le 18 octobre, l'historien de l'affiche Jean-Charles Giroud exposera la vision critique de l'écrivain par rapport à la publicité.
ats/olhor