"Geluck pète les plombs", c'est le côté "trash" revendiqué du dessinateur. Il est fâché par un certain nombre de comportements et le fait savoir à coups de crayons encore plus acérés que d'habitude. Il s'attaque donc - comme beaucoup d'autres - à l'actuel président des Etats-Unis, et il le fait brutalement, à l'image du comportement habituel de sa cible: "Mon indignation est à son comble concernant Trump (...) et quand je vois ses fesses, ça me fait penser à sa figure."
Au nom du fisc
Quant à l'idole des (de moins en moins) jeunes, Johnny Hallyday, Geluck attaque le mythe par la face "fisc": une île, une croix et un cercueil rempli de billets de banque: "Comme pour Charles Aznavour, j’ai exprimé mon malaise face aux hommages nationaux en France. C’est un peu trop. Pour Simone Weil et Stéphane Hessel, d'accord, mais pas pour des 'fraudeurs fiscaux'", entendez des artistes qui ont vendu leurs disques aux Français mais qui se sont opportunément expatriés dans des "pays voisins".
Au nom du père
Autre grand champ d'investigation geluckienne: la religion, abordée d'une manière un peu plus douce, plus "Chat". Avec notamment un hommage au kamikaze belge qui est lucide parce qu'il sait qu'il va se faire exploser...une fois, ou encore le curé bègue qui "évitera généralement d'annoncer le moment de la quête".
Le genre d'humour qu'on peut encore pratiquer dans des pays où l'Eglise et l'Etat sont séparés, mais Philippe Geluck s'inquiète de la montée de l'auto-censure. La diffusion sur internet a tendance à multiplier le nombre d'indignés. Le dessinateur préconise de "faire de la pédagogie sur le second degré. Il faut absolument expliquer que le second degré n'est pas une agression ni une insulte, c'est simplement une proposition de réfléchir et de partager".
Romain Clivaz/pym